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Au printemps 2021, Sciensano menait une enquête sur les symptômes des troubles alimentaires pour la première fois depuis la crise du covid. Le pourcentage de personnes de plus de 18 ans présentant un risque de développer des troubles alimentaires avait augmenté (11 %) par rapport à 2013 (8 %) et 2018 (7 %). Pour le groupe d'âge des 15-23 ans, le pourcentage était plus élevé. Selon Eetexpert, centre d'expertise flamand pour les problèmes de poids et d'alimentation, environ 1 jeune sur 5 aurait des troubles alimentaires."Il était donc clair depuis un certain temps que des investissements supplémentaires étaient nécessaires pour protéger le bien-être mental des enfants et des jeunes souffrant de troubles alimentaires, en misant plus activement sur le volet préventif, mais aussi en investissant davantage dans l'accompagnement et le traitement", explique le cabinet du ministre Vandenbroucke dans un communiqué. "De préférence dans l'environnement propre et donc, pas uniquement en cas d'hospitalisation.""La première partie du nouveau trajet de soins pour les jeunes souffrant de troubles alimentaires a été approuvée au Comité de l'assurance. Elle doit être vue conjointement avec la Convention existante concernant les soins psychologiques de première ligne. Cette nouvelle convention peut être utilisée pour les jeunes jusqu'à 23 ans pour les troubles alimentaires que sont l'anorexie mentale, l'hyperphagie boulimique et la boulimie."L'objectif du nouveau trajet de soins est de permettre aux enfants et aux jeunes souffrant de troubles alimentaires de travailler le mieux possible à leur rétablissement dans leur propre environnement. La complexité de la maladie demande une approche multidisciplinaire. Les prestataires de soins de la première ligne, comme le médecin généraliste, le psychologue spécialisé et/ou le diététicien, par exemple, pourront travailler ensemble au sein d'une équipe de soins. Cette équipe de soins est initiée par le médecin traitant et donc, le médecin coordinateur. Ce médecin coordinateur établit un plan de traitement conjointement avec le jeune et son entourage, et assure le suivi. Par période de 12 mois, il y a un maximum de 20 séances chez le psychologue et de 15 séances chez le diététicien."Si un problème s'avère trop complexe, le nouveau trajet de soins permet à ces équipes de faire appel au soutien spécialisé et à l'expertise d'une équipe multidisciplinaire ambulatoire de soutien (EMAS) du lundi au vendredi, par téléphone ou en ligne. Aujourd'hui, nous constatons que lorsqu'un traitement devient plus complexe, parce qu'un trouble de l'alimentation implique plus qu'un simple problème alimentaire (par exemple, des problèmes au sein du ménage ou une suicidalité), on passe rapidement à l'hospitalisation, alors que ce n'est pas toujours nécessaire. En faisant en sorte qu'il soit toujours possible de faire appel à un soutien supplémentaire, nous faisons en sorte que les jeunes puissent continuer à être traités dans leur propre environnement autant que possible."Au total, 11 équipes de soutien sont créées, soit une par réseau Santé mentale pour enfants et ados. Les équipes de soutien se composent d'un psychologue et d'un diététicien spécialisés dans les troubles de l'alimentation, d'un (pédo-)psychiatre et d'un spécialiste des soins pour les troubles alimentaires (par exemple, un endocrinologue pédiatrique, un pédiatre, un interniste... spécialisés). Les réseaux Santé mentale pour enfants et adolescents concluront des conventions dans leur province avec les psychologues/orthopédagogues cliniciens et diététiciens spécialisés, et sont responsables de la mise en place d'une équipe multidisciplinaire ambulatoire de soutien (EMAS)."Par le biais des centres d'expertise VZW Eetexpert et du Centre d'Expertise Poids, Image et Alimentation (CEPIA), une offre de formation est déjà organisée spécifiquement pour le médecin généraliste, le diététicien et le psychologue/orthopédagogue clinicien dans le cadre de la première ligne. L'objectif est que ces professionnels de la santé soient en mesure de reconnaître les (premiers) signes de problèmes et de troubles alimentaires, de veiller à une bonne offre de soins et, si nécessaire, d'orienter les jeunes vers les soins les plus adaptés."Le nouveau trajet de soins troubles alimentaires chez les jeunes représente un investissement total de 18,28 millions d'euros. Le financement de ce trajet de soins ambulatoires s'élève à 11,355 millions d'euros, dont 4,992 millions d'euros pour la première partie de cette convention et 6,363 millions d'euros prévus dans la Convention soins psychologiques au sein de la première ligne. "Dès la signature de cette convention par les réseaux SSM enfants et adolescents, l'offre de soins sera organisée de manière à ce que le trajet de soins soit opérationnel d'ici au 1er février", conclut le cabinet Vandenbroucke.