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Chaque année, la Fondation AstraZeneca confie la sélection de trois lauréats à des jurys indépendants nommés par le Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) et le Fonds voor wetenschappelijk onderzoek (FWO). Chaque lauréat se voit attribuer la somme de 25.000 euros.En Belgique, une personne sur dix souffre d'une maladie rénale chronique. À l'UCLouvain, le Pr Johann Morelle concentre ses recherches sur l'une d'entre elles : la glomérulopathie extra-membraneuse. Chez les personnes atteintes de cette maladie auto-immune, l'organisme produit des anticorps dirigés contre les glomérules, véritables " filtres " du rein. La maladie peut être causée par différents auto-anticorps reconnaissant des cibles (antigènes) différentes. Le Pr Morelle, qui a participé à l'identification de certains des auto-anticorps destructeurs en collaboration avec des équipes américaines et françaises, développe un programme de recherche innovant à l'Institut de Duve. Ces découvertes ouvrent la voie à de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques pour une médecine personnalisée dans les maladies auto-immunes du rein." Basées sur une analyse protéomique,nos recherches visent à identifier l'antigène cible spécifique pour chaque patient atteint de glomérulopathie extra-membraneuse, précise le Prof. Morelle. Ce diagnostic précis permettra d'individualiser le traitement pour en améliorer l'efficacité tout en limitant les effets secondaires, d'éviter ou retarder la progression vers la dialyse ou le besoin d'une greffe rénale, et d'améliorer la qualité de vie des malades souffrant de maladies rénales auto-immunes. Cette technique nous permet également de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et de découvrir de nouvelles cibles médicamenteuses ".Le bien-être et la santé liés au travail sont au coeur des recherches de la Pre Els Clays, de l'Université de Gand. Parmi ses objectifs : améliorer l'environnement professionnel au travers de recommandations aux entreprises et institutions, et aider les travailleurs sur le plan individuel.Au travers de plusieurs études, la chercheuse et son équipe ont mis en évidence l'augmentation des risques cardiovasculaires liés à certains facteurs de stress. C'est le cas des efforts physiques lourds et répétés inhérents à certains métiers tels que ceux d'infirmières ou d'ouvriers. En monitorant le rythme cardiaque et l'activité physique, les scientifiques sont parvenus à un étonnant constat : " L'étude FEPA- Flemish Employees Physical Activity- a permis de confirmer 'le paradoxe de la santé par l'activité physique', explique la Pr Els Clays. Cela signifie que le type d'activité physique que l'on pratique dans le cadre du travail n'a pas l'impact bénéfique que peut avoir une activité physique de loisir, notamment pas l'amélioration de la santé cardio-respiratoire ".L'équipe explore également les facteurs de risques psychosociaux. En collaboration avec une université slovène, les scientifiques ont créé une application pour smartphone permettant de mettre en évidence les variations du stress au travail. Sur base des résultats de l'étude, un nouveau dispositif sera créé. Il délivrera des conseils personnalisés à chaque travailleur.La Pre Charlotte Beaudart, de l'Institut Narilis (UNamur), est l'une des pionnières de l'étude de l'impact de la sarcopénie sur la vie quotidienne. Avec son équipe, la chercheuse a débuté par une étude de cohorte (SarcoPhAge) étalée sur dix ans. Après un suivi annuel de 530 patients âgés de plus de 65 ans à Liège, 15 publications scientifiques sont rédigées, permettant aux équipes médicales de mieux connaître la progression de la maladie.En collaboration avec une dizaine d'experts internationaux, la chercheuse, favorable aux approches centrées sur les patients, participe à la création d'un questionnaire permettant d'évaluer la qualité de vie de ceux-ci. Traduit dans 35 langues, il est désormais utilisé au quotidien par les cliniciens : " Sur le plan médical, il est formidable de pouvoir accroître la force musculaire dans les deux bras, par exemple. Mais pour le patient, quel est l'intérêt ? Pour lui, il sera certainement plus important d'être capable de faire ses courses, de jardiner, de ne pas avoir à demander d'aide. Grâce à ce questionnaire, le clinicien peut prendre en compte tous les aspects qui définissent la qualité de vie du patient. " Charlotte Beaudart se concentre aujourd'hui sur une méta-analyse des études dans le domaine. Elle a créé un outil statistique destiné à aider les médecins dans leur pratique quotidienne.