Un cadre perfectible

Les nouvelles modalités contenues dans le document de présentation de la téléconsultation future méritent néanmoins quelques réflexions.

Une distinction nette est faite entre consultation téléphonique et vidéo, cette dernière se voyant privilégiée en termes de remboursement. Ne faudrait-il pas élargir le cadre aux autres modes de communications que sont le courrier électronique, les SMS et autres What'App. Qui téléphone encore à une époque où les doigts courent sur les claviers en permanence. Cette limitation à la seule communication orale est aussi désuète que si on imposait une téléconsultation par la seule voie écrite sur lettre papier timbrée et postée.

Ne faudrait-il pas élargir la téléconsultation aux autres modes de communications que sont le courrier électronique, les SMS et autres What'App ?

Un exemple ? Un patient contacte son médecin traitant par SMS un samedi soir pour une douleur faciale, accompagnée d'une éruption. Quel médecin se sentirait-il agressé par pareille demande, à laquelle il est totalement libre de répondre ou non ? Il demande aussitôt de préciser la localisation, sa latéralisation, le type de douleur et suggère d'envoyer une photo. Deux minutes s'écoulent pour la réponse, le diagnostic, et la prescription électronique. 500 caractères tout au plus, cinq minutes, et un problème résolu avec la précocité nécessaire pour ce type de diagnostic. Toute intervention ne se doit pas d'être longue ou verbeuse pour être réellement utile. Einstein vous le confirmera : E=MC2. Exiger une durée de cinq, dix ou quinze minutes pour une téléconsultation ne repose sur aucun argument objectif.

Par ailleurs, si se comprend la norme de fixer un cadre à la consultation à distance (20% de la totalité des rencontres médicales), la limitation des contacts-patients à 4 par an est le type parfait de la contrainte administrative byzantine fixant une norme par patient, quelle que soit sa pathologie. On ne se souvient guère de pareille mesure inutilement contraignante dans le passé.

Passer du paiement en petite monnaie au contrat d'entretien

Ceci débouche sur une dernière réflexion. Le moment n'est-il pas venu de repenser nos modes de rémunération de manière plus fondamentale. Marre d'être payé comme le mineur ramenant chaque soir en surface ses sacs de charbon. Le paiement à l'acte de chaque consultation, échange téléphonique, mail semble de moins en moins conciliable avec les nouvelles formes de pratique. Le paiement au forfait adopté par certaines structures de groupe reste d'application difficile en médecine de première ligne, et son caractère exclusif empêchant la consultation hors-les-murs cadre mal avec le souci d'indépendance du patient. Il pourrait être repensé sans grande révolution, tout comme l'extension du DMG, valorisé de manière à remplacer à terme en tout ou en partie le paiement à l'acte. Le moment paraît propice pour envisager sereinement ces questions.

Les nouvelles modalités contenues dans le document de présentation de la téléconsultation future méritent néanmoins quelques réflexions.Une distinction nette est faite entre consultation téléphonique et vidéo, cette dernière se voyant privilégiée en termes de remboursement. Ne faudrait-il pas élargir le cadre aux autres modes de communications que sont le courrier électronique, les SMS et autres What'App. Qui téléphone encore à une époque où les doigts courent sur les claviers en permanence. Cette limitation à la seule communication orale est aussi désuète que si on imposait une téléconsultation par la seule voie écrite sur lettre papier timbrée et postée.Un exemple ? Un patient contacte son médecin traitant par SMS un samedi soir pour une douleur faciale, accompagnée d'une éruption. Quel médecin se sentirait-il agressé par pareille demande, à laquelle il est totalement libre de répondre ou non ? Il demande aussitôt de préciser la localisation, sa latéralisation, le type de douleur et suggère d'envoyer une photo. Deux minutes s'écoulent pour la réponse, le diagnostic, et la prescription électronique. 500 caractères tout au plus, cinq minutes, et un problème résolu avec la précocité nécessaire pour ce type de diagnostic. Toute intervention ne se doit pas d'être longue ou verbeuse pour être réellement utile. Einstein vous le confirmera : E=MC2. Exiger une durée de cinq, dix ou quinze minutes pour une téléconsultation ne repose sur aucun argument objectif.Par ailleurs, si se comprend la norme de fixer un cadre à la consultation à distance (20% de la totalité des rencontres médicales), la limitation des contacts-patients à 4 par an est le type parfait de la contrainte administrative byzantine fixant une norme par patient, quelle que soit sa pathologie. On ne se souvient guère de pareille mesure inutilement contraignante dans le passé.Ceci débouche sur une dernière réflexion. Le moment n'est-il pas venu de repenser nos modes de rémunération de manière plus fondamentale. Marre d'être payé comme le mineur ramenant chaque soir en surface ses sacs de charbon. Le paiement à l'acte de chaque consultation, échange téléphonique, mail semble de moins en moins conciliable avec les nouvelles formes de pratique. Le paiement au forfait adopté par certaines structures de groupe reste d'application difficile en médecine de première ligne, et son caractère exclusif empêchant la consultation hors-les-murs cadre mal avec le souci d'indépendance du patient. Il pourrait être repensé sans grande révolution, tout comme l'extension du DMG, valorisé de manière à remplacer à terme en tout ou en partie le paiement à l'acte. Le moment paraît propice pour envisager sereinement ces questions.