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Il suffit de si peu, et on se prend à y croire ? Beaucoup de contaminés, mais moins d'inquiétude, moins de patients hospitalisés dans un état critique, et une question récurrente : bientôt la fin, docteur ? La vaccination, question controversée en ce qui concerne le Covid-19, aurait-elle dû être imposée comme elle le fut jadis pour la variole ou la polio ? Si des pays comme la France et l'Italie l'ont rendue obligatoire pour les travailleurs de la santé, pour le grand public en Autriche, ce n'est guère le cas chez nous. Le débat est postposé, et ne sera sans doute jamais tranché. La faible proportion de soignants non-vaccinés mérite-t-il une guerre avec écartement au moment où le personnel des maisons de repos et des hôpitaux est en sous-nombre et fatigué ?L'apparition récente de deux nouveaux traitements médicamenteux antiviraux, administrables à domicile aux patients à risque, dans les cinq jours suivant l'apparition des symptômes, pourrait modifier les mesures de prévention. Une vaccination massive et obligatoire se justifiera-t-elle encore si la maladie peut être traitée avec une pilule ? Obstacle inattendu auquel les autorités sanitaires - et probablement la société dans son ensemble - devront faire face.Bien que les enfants infectés par le Covid-19 ne souffrent généralement pas de symptômes aussi graves que les adultes, ils peuvent quand même transmettre le virus. De plus, certains peuvent encore tomber gravement malades, toutes raisons confondues amenant les autorités sanitaires à promouvoir leur vaccination. Ceci relance inévitablement le débat public sur l'obligation vaccinale pour les enfants : à quel âge, à quel rythme avec que vaccin ? La propagation de la variante Omicron a a ouvert la voie à une quatrième dose du vaccin, alors que la question ne se posait guère en début de campagne en 2021. Faudra-t-il envisager de nouveaux boosters tous les quelques mois avec l'émergence de nouveaux variants ? Cela fera-t-il passer le virus d'une pandémie à une endémie ? Et si oui, quand ?Toutes ces questions, les patients nous les posent quotidiennement, sans que nous disposions des réponses définitives, celles-ci évoluant au fil du temps.L'évolution récente de la pandémie avec un mutant Omicron à la fois plus contagieux et moins létal, perturbant fortement le fonctionnement scolaire et professionnel, révèle les paradoxes de sa prise en charge. Le succès de la vaccination a entraîné un relâchement des mesures de distanciation, la forte contagiosité d'Omicron accroît l'immunité collective et l'apparition de traitements antiviraux efficaces amènera sans doute une baisse de la pression vaccinale. Aucune des cinq vagues épidémiques depuis mars 2020 n'a ressemblé à la précédente, si ce n'est l'accroissement progressif de la fatigue pandémique, frappant à la fois le personnel soignant et la population. Pourra-t-on maintenir en alerte tant de monde tant d'années à venir, au risque de voir s'effriter la compliance aux mesures ? Le temps de réintroduire dans la prise en charge de l'épidémie un risque calculé au bénéfice d'une normalisation du fonctionnement de la vie quotidienne n'est-il pas venu ?