...

Le nombre de psychologues et orthopédagogues qui participent à la Convention soins psychologiques a presque quadruplé entre janvier 2022 et mai 2023 pour atteindre 3.867 prestataires conventionnés, constate la mutualité. Parallèlement, selon des données de l'Inami, le nombre de patient(e)s dans la convention est, lui, passé de 16.316 début 2022 à 178.425 en mai 2023, soit plus de 10 fois plus." 44% des personnes qui ont bénéficié de soins remboursés dans la cadre de la nouvelle convention ne bénéficiaient pas auparavant de soins remboursés pour leurs problèmes de santé mentale. Il s'agit donc d'un tout nouveau groupe cible. De plus, ce nouveau remboursement permet d'améliorer l'accès des personnes en situation de difficulté financière aux soins psychologiques ", indique la MC.En Belgique, une personne sur cinq (quatre sur dix chez les jeunes) nécessite un soutien psychologique. Dans le même temps, plus de quatre personnes sur dix qui déclarent avoir besoin d'aide indiquent ne pas y avoir accès, notamment pour des raisons financières, relève l'enquête Behealth de Sciensano, publiée conjointement dans l'étude de la MC. Le remboursement des soins psychologiques de première ligne, introduit par les autorités en 2019, répond donc à un besoin évident. La sécurité sociale rembourse huit consultations par an chez le psychologue (dans la fonction de première ligne). La majorité des personnes souffrant de problèmes psychologiques présentent des symptômes légers ou modérés qui peuvent être pris en charge par les soins de première ligne. Il s'agit de soins directement accessibles, comme le généraliste, sans référence d'un autre médecin. " Le nombre de personnes bénéficiant d'une consultation remboursée chez un psychologue ou un psychiatre, en association ou non avec des médicaments, a doublé en un peu plus de 10 ans, passant de 2,6 % en 2010 à 5,6 % en 2022. En chiffres absolus, il s'agit toujours d'un nombre de personnes limité, mais la tendance est là. Cela confirme l'utilité d'un remboursement ", indique la Mutualité chrétienne.On constate également que ce sont principalement les jeunes et les personnes en difficulté financière qui profitent de ce nouveau remboursement. L'étude indique que 2,5% des bénéficiaires de l'intervention majorée (BIM) font appel au remboursement, contre 1,8% des non-BIM. L'avantage de la convention est de permettre également d'organiser des thérapies de groupe remboursées là où elles sont le plus nécessaires ("outreach") : dans les écoles, les CPAS, etc. Le nombre de ces séances est également en augmentation. " Cela démontre l'importance d'amener les soins de santé là où les gens en ont le plus besoin ", constate encore la mutualité.Parmi les personnes ayant recours aux soins de santé mentale, 66% prennent des médicaments psychotropes sans suivre de thérapie. " Il est reste important que nous continuions à nous concentrer sur le renforcement de l'accessibilité des soins de santé mentale car l'étude l'indique, la majorité des personnes souffrant qui ont recours aux soins de santé mentale (66 %, voire 89 % chez les plus de 65 ans) prennent actuellement uniquement des médicaments (antidépresseurs et/ou antipsychotiques), sans avoir aucune forme de suivi psychologique. Or, nous savons que la combinaison de médicaments et soins psychologiques a un effet beaucoup plus durable " précise la MC.Afin de poursuivre dans la voie du renforcement de l'accessibilité financière des soins de santé mentale, la MC propose d'augmenter le nombre de séances en première ligne à maximum 20 par an (contre huit aujourd'hui), de supprimer le ticket modérateur pour les enfants et adolescents et d'abaisser le ticket modérateur à 6 euros par séance et 1,5 euro pour les BIM. Le coût de cette suppression/ abaissement est estimé à 6,2 millions d'euros, soit seulement 3,8% du budget annuel de la convention. " La santé mentale est un sujet prioritaire pour la MC qui travaille pour qu'en 2023, personne ne doive reporter des soins de santé mentale pour des raisons financières ou autres et pour que tout le monde puisse être aidé à temps. Les problèmes mentaux ne doivent plus être un tabou et tout le monde devrait s'y retrouver dans une offre de soins plus simple ", conclut la MC.