Les administrateurs d'hôpitaux et les autorités sanitaires doivent de toute urgence améliorer les conditions de travail des professeurs d'université, ainsi que l'attractivité des emplois dans le secteur de la santé. C'est ce que concluent des chercheurs français après avoir mené une enquête auprès de quelque 2.400 professeurs d'hôpitaux universitaires en France.
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Les résultats de l'enquête en ligne, publiés dans le JAMA Network Open à la fin du mois de mars, montrent que 40 % des participants ont fait état d'un épuisement professionnel grave. 12 % ont ressenti une "pression professionnelle" et 15 % ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires.Pour évaluer l'épuisement professionnel et la charge de travail, des chercheurs français ont envoyé un questionnaire en ligne à 5.332 enseignants titulaires dans des hôpitaux universitaires en France entre fin octobre et fin décembre 2021. 2.390 profs ont entièrement répondu au questionnaire (taux de réponse de 45 %)." Les hôpitaux universitaires ne peuvent réussir que s'ils sont composés de formateurs engagés, enthousiastes et motivés ", écrivent les auteurs. " Cependant, la mesure dans laquelle les professeurs estiment que leurs besoins sont satisfaits n'a reçu que peu d'attention jusqu'à présent. Pourtant, la pression sur les formateurs augmente. La demande de soins augmente, tout comme le travail administratif. L'augmentation du nombre de stagiaires et l'accent mis sur l'enseignement et l'évaluation de compétences spécifiques accroissent la charge de travail.... Pourtant, il existe peu de littérature sur la santé mentale des éducateurs dans les hôpitaux universitaires. "L'enquête portait sur les caractéristiques personnelles et l'expérience professionnelle, l'organisation du temps de travail pour les soins aux patients, la recherche, l'enseignement et les tâches administratives, les symptômes de la charge de travail, l'évolution et les perspectives de carrière, les symptômes de l'épuisement professionnel et les sentiments personnels.Les chercheurs ont enregistré les symptômes d'épuisement professionnel à l'aide de la version française validée du Maslach Burnout Inventory.Environ la moitié des personnes interrogées ont signalé des symptômes graves d'épuisement professionnel, le pourcentage de ces symptômes étant plus élevé chez les professeurs ordinaires que chez les professeurs associés." Les participants préféraient les soins aux patients, l'enseignement et la recherche aux tâches organisationnelles et administratives, pour lesquelles ils ne se sentaient pas suffisamment soutenus ", soulignent les chercheurs. Les symptômes d'épuisement professionnel grave étaient moins fréquents chez les participants plus âgés, plus expérimentés et qui étaient professeurs, ce qui est cohérent avec les études précédentes.Selon les chercheurs, les professeurs associés sont plus nombreux à regretter leur choix de carrière. " Cette constatation est très préoccupante ", affirment-ils. " Il est essentiel d'attirer la prochaine génération d'enseignants pour maintenir la qualité des soins aux patients, de l'enseignement et de la recherche. Des recherches sont nécessaires sur les déterminants des choix de carrière et les facteurs associés à la satisfaction professionnelle des employés des hôpitaux universitaires. "Toujours selon les chercheurs, les facteurs de risque sont l'interférence du travail dans la vie privée, la mauvaise qualité du sommeil, les relations difficiles avec les collègues, le manque d'exercice physique régulier, l'impossibilité de discuter de ses préoccupations avec ses collègues et le manque de soutien au niveau de l'évolution de carrière.