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"La nuit, il faut laisser dormir les gens", résume le ministre, en réaction aux recommandations du Conseil supérieur de la santé, qui préconise une interdiction des vols entre 23 et 7h et une limitation des vols durant les heures de pointe. La pollution sonore due aux avions peut en effet entraîner des troubles du sommeil, des difficultés d'apprentissage, de l'hypertension et de la dépression, justifie le CSS. Les émissions dues au trafic aérien ont en outre globalement des effets négatifs sur la santé."Dans cette région densément peuplée, il n'y a pas d'avenir pour un aéroport qui ne prospérerait que grâce à une activité nocturne importante", en conclut Frank Vandenbroucke. Le ministre souligne la nécessité d'une large concertation socio-économique sur l'activité aéroportuaire. Car cette activité nocturne génère aussi du travail pour des personnes peu qualifiées, pour lesquelles il n'est pas facile de décrocher un emploi, rappelle-t-il."Il faut trouver un équilibre entre le travail et la santé. Atteindre cet équilibre sera une tâche cruciale pour les prochains gouvernements fédéral et flamand", selon le ministre.Le ministre bruxellois Alain Maron (environnement et Santé) abonde dans le sens des recommandations du CSS sur les vols de nuit. Les conclusions sont "très claires", rebondit-il, "l'activité aérienne a un impact négatif évident sur la santé d'un très grand nombre de personnes, victimes des pollutions qui en découlent."La position de recherche d'un meilleur équilibre est celle du ministre et de l'ensemble du gouvernement bruxellois depuis des années, souligne l'écologiste. "Il existe un "consensus bruxellois" autour de cette question, qui amène les communes comme la Région à demander au Fédéral et à la Région flamande d'agir, dans leurs compétences respectives, afin de diminuer rapidement les nuisances et les pollutions qui découlent de l'activité de l'aéroport."La Région bruxelloise continue, de son côté, à faire le maximum pour sanctionner le non-respect de ses propres normes de bruit, assure Alain Maron. "Ce point vient appuyer, s'il le fallait encore, la nécessité pour la Région bruxelloise d'introduire un recours contre le permis d'environnement octroyé récemment par la Flandre à l'aéroport. Ce dossier ne peut être pris en otage par des intérêts exclusifs de grands opérateurs économiques frileux à toute régulation, relayés par certains partis à quelques encablures des élections.""Le sens de l'équilibre, de l'intérêt collectif et de la responsabilité doit au contraire prévaloir", plaide encore le ministre bruxellois, qui s'engage par ailleurs à appuyer la proposition "très intéressante" du CSS d'effectuer des études spécifiques pour mieux identifier les effets des vols sur la santé. Elle doit être suivie d'effets, dans le cadre d'une coopération entre les entités, prône-t-il. "Le nouveau permis d'environnement accordé à l'aéroport de Bruxelles est déséquilibré et s'assoit sur les préoccupations de santé et d'environnement, alors que ces impacts n'ont jamais été aussi bien objectivés.""Un meilleur équilibre doit être trouvé entre le trafic aérien d'une part et la santé publique d'autre part. Le rapport du CSS publié aujourd'hui le prouve, une fois de plus." conclut Alain Maron.Belga