La médecine générale n'est pas en reste, qui jette les bases d'une coopération des métiers de première ligne, avec le soutien des autorités de tutelle.

Dans les hôpitaux, à l'instar de Monsieur Jourdain, on découvre la prose. Le travail en équipes avec actes partagés était l'habitude, la nouvelle dénomination permet plus aisément le partage des tâches et la dévolution d'actes à des tiers. Il faut prêter attention aux surcoûts de la création de ces teams actionnés en toute circonstance pour des pathologie qui n'en ont, au fond, pas besoin.

En médecine générale, à côté de la pratique solo se développent des groupements de médecins généralistes (cabinets partagés) et des pratiques abritant plusieurs professions de santé, telles les Maisons Médicales, travaillant ou non au forfait.

Pour être prêts aux discussions qui s'ouvriront après la crise du coronavirus, il est utile de comprendre le modèle dans les maisons médicales payées " au forfait ". La lecture de l'audit réalisé en 2018, des textes légaux, et du rapport de l'Agence Intermutualiste ne manque pas d'intérêt et soulève bien des questions.

1. 1er principe : plusieurs professionnels de santé travaillent en un même lieu : médecin et/ou kiné et/ou infirmier(ère) sont parfois rejoints par d'autres : psychologue, logopède, assistant social. Seul les médecins, kinés et infirmier(ère)s sont payés au forfait. Plus les administratifs et autres supports.

2ème principe : la capitation : les citoyens inscrits sont soignés sans frais pour les soins remboursables, et le praticien est rétribué via la mutuelle par un forfait mensuel par patient : la " capitation ".

2. Comment est calculé le forfait ?

Avant 2013 : coût Inami (remboursement). Moyenne nationale d'un citoyen pour les actes de médecine générale divisé par 12 = le forfait mensuel. On ajoute des bonus à cette dotation : 10% parce que la population est défavorisée ; 10% parce que les médecins généralistes de maisons médicales prescrivent moins de labo - imagerie - hospitalisation (sic) ; 10% parce que c'est la proportion nationale de patients nonbénéficiaires du remboursement Inami (étrangers non couverts par l'Inami, prisons, assurés résidant à l'étranger). Donc, bonus de 30% par rapport aux praticiens solos, qui, il est vrai, perçoivent les tickets modérateurs dont ne bénéficient pas la maison médicale.

Après 2013 : individualisation du forfait par citoyen en fonction du profil de risque ; une quarantaine de variables, comme celles utilisées dans le calcul de la responsabilité financière des mutuelles. On a pris comme budget global de démarrage des maisons médicales celui du système précédent, avec le bonus de 30%.

3. Profil des citoyens inscrits : beaucoup plus de patients BIM, beaucoup moins de personnes âgées (âge moyen plus bas, 32 ans vs 41 pour la population globale).

4. Ressources des Maisons médicales : les forfaits médecins, kinés, infirmiers = 82 % ; Maribel fiscal et social pour le personnel salarié : 12% ; autres subsides des communes - régions - provinces : 6 % ; les actes (actes techniques, actes non remboursés) - très faible volume ; le DMG : ouverture automatique pour tous les patients (100% des patients vs 50% des patients au niveau national) ; la prime intégrée en médecine générale : automatique sur base des critères remplis en moyenne par les médecins dans chaque maison médicale.

Sans oublier : le statut social, accordé automatiquement sur base d'une déclaration sur l'honneur que le seuil d'activité (nombre de prestations ou nombre d'heures) est atteint.

Les règles générales ne peuvent pas créer des distorsions flagrantes entre les prestataires

5. Activité des maisons médicales : chaque maison médicale doit rendre à l'Inami un rapport annuel d'activité. Son contenu n'est pas publié. Il n'y a pas d'enregistrement obligatoire du nombre de contacts patients. Moins de 5% de citoyens sont inscrits. La durée de travail est de 8h/jour, 5jours/7. La participation à la garde médicale est plutôt rare, en tout cas à Bruxelles. Un MG en MM compte 673 citoyens inscrits (moyenne). Un citoyen n'est pas nécessairement un malade (toute la famille p ex) mais il y a la prévention...

6. L'accent est mis sur la prévention, les aspects psychologiques et les déterminants sociaux de la santé.

7. Le coût à charge de l'Inami est nettement plus élevé que celui de la pratique à l'acte. Les dépenses induites en 2ème ligne, hospitalisations, et médicaments sont (apparemment) moindre ; on ne sait si c'est lié à la récolte des données (par exemple, le recours aux spécialistes est mesuré par la prescription, mais ignore les recours spontanés), ou à une volonté du médecin de réduire la consommation de son patient.

Il reste encore bien des inconnues. Pour la médecine générale, les recettes d'honoraires en médecine générale sont nettement plus élevées maison médicale, en particulier en raison de l'augmentation de 30% du budget de base, sans oublier les subsides des autorités, dont tous ne figurent pas nécessairement dans l'audit réalisé par l'Inami.

Il me semble que le libre choix de la forme d'exercice professionnel doit être laissé aux mains des médecins. Encore faut-il que les règles générales, édictées trop souvent sur base d'a priori politiques, ne créent pas des distorsions flagrantes entre les prestataires.

La médecine générale n'est pas en reste, qui jette les bases d'une coopération des métiers de première ligne, avec le soutien des autorités de tutelle.Dans les hôpitaux, à l'instar de Monsieur Jourdain, on découvre la prose. Le travail en équipes avec actes partagés était l'habitude, la nouvelle dénomination permet plus aisément le partage des tâches et la dévolution d'actes à des tiers. Il faut prêter attention aux surcoûts de la création de ces teams actionnés en toute circonstance pour des pathologie qui n'en ont, au fond, pas besoin.En médecine générale, à côté de la pratique solo se développent des groupements de médecins généralistes (cabinets partagés) et des pratiques abritant plusieurs professions de santé, telles les Maisons Médicales, travaillant ou non au forfait.Pour être prêts aux discussions qui s'ouvriront après la crise du coronavirus, il est utile de comprendre le modèle dans les maisons médicales payées " au forfait ". La lecture de l'audit réalisé en 2018, des textes légaux, et du rapport de l'Agence Intermutualiste ne manque pas d'intérêt et soulève bien des questions.1. 1er principe : plusieurs professionnels de santé travaillent en un même lieu : médecin et/ou kiné et/ou infirmier(ère) sont parfois rejoints par d'autres : psychologue, logopède, assistant social. Seul les médecins, kinés et infirmier(ère)s sont payés au forfait. Plus les administratifs et autres supports.2ème principe : la capitation : les citoyens inscrits sont soignés sans frais pour les soins remboursables, et le praticien est rétribué via la mutuelle par un forfait mensuel par patient : la " capitation ".2. Comment est calculé le forfait ?Avant 2013 : coût Inami (remboursement). Moyenne nationale d'un citoyen pour les actes de médecine générale divisé par 12 = le forfait mensuel. On ajoute des bonus à cette dotation : 10% parce que la population est défavorisée ; 10% parce que les médecins généralistes de maisons médicales prescrivent moins de labo - imagerie - hospitalisation (sic) ; 10% parce que c'est la proportion nationale de patients nonbénéficiaires du remboursement Inami (étrangers non couverts par l'Inami, prisons, assurés résidant à l'étranger). Donc, bonus de 30% par rapport aux praticiens solos, qui, il est vrai, perçoivent les tickets modérateurs dont ne bénéficient pas la maison médicale.Après 2013 : individualisation du forfait par citoyen en fonction du profil de risque ; une quarantaine de variables, comme celles utilisées dans le calcul de la responsabilité financière des mutuelles. On a pris comme budget global de démarrage des maisons médicales celui du système précédent, avec le bonus de 30%.3. Profil des citoyens inscrits : beaucoup plus de patients BIM, beaucoup moins de personnes âgées (âge moyen plus bas, 32 ans vs 41 pour la population globale).4. Ressources des Maisons médicales : les forfaits médecins, kinés, infirmiers = 82 % ; Maribel fiscal et social pour le personnel salarié : 12% ; autres subsides des communes - régions - provinces : 6 % ; les actes (actes techniques, actes non remboursés) - très faible volume ; le DMG : ouverture automatique pour tous les patients (100% des patients vs 50% des patients au niveau national) ; la prime intégrée en médecine générale : automatique sur base des critères remplis en moyenne par les médecins dans chaque maison médicale.Sans oublier : le statut social, accordé automatiquement sur base d'une déclaration sur l'honneur que le seuil d'activité (nombre de prestations ou nombre d'heures) est atteint.5. Activité des maisons médicales : chaque maison médicale doit rendre à l'Inami un rapport annuel d'activité. Son contenu n'est pas publié. Il n'y a pas d'enregistrement obligatoire du nombre de contacts patients. Moins de 5% de citoyens sont inscrits. La durée de travail est de 8h/jour, 5jours/7. La participation à la garde médicale est plutôt rare, en tout cas à Bruxelles. Un MG en MM compte 673 citoyens inscrits (moyenne). Un citoyen n'est pas nécessairement un malade (toute la famille p ex) mais il y a la prévention...6. L'accent est mis sur la prévention, les aspects psychologiques et les déterminants sociaux de la santé.7. Le coût à charge de l'Inami est nettement plus élevé que celui de la pratique à l'acte. Les dépenses induites en 2ème ligne, hospitalisations, et médicaments sont (apparemment) moindre ; on ne sait si c'est lié à la récolte des données (par exemple, le recours aux spécialistes est mesuré par la prescription, mais ignore les recours spontanés), ou à une volonté du médecin de réduire la consommation de son patient.Il reste encore bien des inconnues. Pour la médecine générale, les recettes d'honoraires en médecine générale sont nettement plus élevées maison médicale, en particulier en raison de l'augmentation de 30% du budget de base, sans oublier les subsides des autorités, dont tous ne figurent pas nécessairement dans l'audit réalisé par l'Inami.Il me semble que le libre choix de la forme d'exercice professionnel doit être laissé aux mains des médecins. Encore faut-il que les règles générales, édictées trop souvent sur base d'a priori politiques, ne créent pas des distorsions flagrantes entre les prestataires.