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Il y a loin de la coupe aux lèvres : entre les promesses de gouvernement et les déclarations au Parlement wallon et dans la presse, Maxime Prévot risque l'embardée. La pièce se joue en trois actes. Premier acte : Que dit la Déclaration de politique régionale wallonne 2014-2019 ? Elle s'engage à poursuivre la politique de création de lits en maison de repos (et de soins) relevant du secteur public et associatif, à subsidier les projets de construction entérinés par le gouvernement précédent et à maintenir le contrôle des prix.Deuxième acte, au Parlement wallon, le ministre nuance : arriver à 9.000 lits en 2025 nécessitera des politiques alternatives ; les besoins de prise en charge relèvent, vu la limitation des budgets publics, d'un véritable défi. Il faut ventiler différemment les différents secteurs " vu l'aberration d'empêcher la création de places à l'initiative de l'investissement privé et l'insuffisance des moyens budgétaires pour pouvoir créer des lits à l'initiative des secteurs publics et associatif " tout en " évitant la marchandisation à outrance ".Troisième acte, dans Le Soir de mercredi : " Cela n'a plus aucun sens de restreindre le privé à 50% du secteur pour des raisons idéologiques alors qu'il a les moyens de créer des places et que le public est asséché financièrement. "Santhea, qui représente les services de soins non lucratifs, s'insurge : il faut au plus tôt libérer les moyens pour mettre à niveau secteur public et associatif. Attention à ne pas laisser les prix d'hébergement s'envoler, d'autant qu'à chaque nouvel arrivé, ou après des travaux lourds, le gestionnaire les fixe librement, d'où la nécessité de contrôler les prix et le premiers prix en particulier via un cadastre permanent des prix et des suppléments.Certes, le secteur commercial a chuté en part de marché de 57 à 47,5% entre 1997 et 2015 mais le secteur public n'a pas atteint le seuil de 29%. Le privé commercial dispose encore de 1.195 lits pour atteindre le plafond, note la coupole hospitalière wallonne." C'est donc le ministre Prévot qui a une position dogmatique en voulant développer le secteur privé (...) alors qu'il s'agissait de réguler le développement anarchique du secteur privé commercial dans le cadre de la loyauté fédérale ".Craignant " une dualité du secteur ", Santhea " s'oppose catégoriquement à l'émergence d'établissements privés commerciaux en dehors du cadre légal " et souhaite faire collaborer les acteurs concernés par bassin de soins.