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Pour attirer l'attention du public, l'ONG a mis en scène une situation où une femme souffre dans la rue. Alors que la plupart des passants l'ignorent, un plateau de cinéma est monté autour d'elle. Ce n'est qu'à ce moment là que les badauds s'intéressent au sort de la malheureuse. "Pourquoi la réalité ne nous touche-t-elle que lorsqu'elle prend la forme d'une fiction? ", s'interroge Médecins du Monde."Le but de ce film est de donner un visage aux milliers de personnes vulnérables en Belgique n'ayant pas accès aux soins médicaux", explique Stéphane Heymans, coordinateur des projets belges au sein de l'ONG. Ainsi, quelque 80% des personnes en situation de précarité déclarent être en (très) mauvaise santé, mais 67% d'entre eux n'ont pas accès aux soins de santé, selon les données de l'organisation. Celles-ci révèlent également qu'aujourd'hui, un Belge sur sept repousse une consultation médicale pour des raisons financières, alors qu'ils n'étaient qu'un sur dix en 1997. "Ce chiffre augmente dans les groupes les plus vulnérables: 40% des chômeurs, des personnes ayant un revenu modeste ou un revenu minimum se sont déjà trouvé dans l'obligation de postposer des soins médicaux", souligne l'association.Médecins du Monde plaide dès lors auprès des autorités publiques pour une assurance médicale universelle et un accès plus aisé aux soins de santé. "C'est seulement ainsi que les plus vulnérables, telle l'héroïne de notre film, seront aidés et non exclus", conclut l'ONG.