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Est-ce le retour d'une polémique qu'on croyait neutralisée? Pour mémoire, deux projets de centres belges de protonthérapies s'affrontaient en mai dernier. D'un côté, l'initiative privée du tandem UCL/KUL pour construire un centre à Gasthuisberg, de l'autre, l'entreprise publique dirigée par le gouvernement wallon et les universités francophones pour une salle à Charleroi.La controverse s'appuyait tantôt sur les aspects financiers (les 47 millions d'euros de deniers publics), tantôt sur les aspects médicaux (les indications reconnues pour la protonthérapie ne concernant qu'au maximum 260 patients sur les 35.000 repris dans les registres belges du cancer).Pourtant, en septembre, le secrétaire général de l'ISPPC, l'intercommunale carolo de santé publique, nous avait annoncé un accord officieux entre les parties pour laisser cohabiter les projets et même les défendre ensemble devant l'Inami (lire Jdm n°2376). Pas un euro du fédéral ! Le chef de groupe cdH, la députée Catherine Fonck, a interrogé la ministre sur le sujet en Commission Santé pour connaître sa position tant sur les traitements que sur les projets.Maggie De Block a affirmé qu' " aucun engagement de cofinancement ou de financement d'un centre de protonthérapie n'a été pris par les autorités fédérales ni par l'assurance maladie obligatoire. Il n'est pas prévu à ce jour de moyens financiers à cet effet ".Le Plan Cancer prévoit un montant annuel de 3,86 millions d'euros en faveur du traitement par hadronthérapie (radiothérapie à l'aide de protons ou ions carbone) des patients pour lesquels celle-ci présente une plus-value thérapeutique. Au-delà de cette enveloppe, " rien n'est encore prévu, pour le remboursement non plus ", a indiqué la ministre de la Santé.Et de préciser que seuls 22 patients avaient été traités par hadronthérapie entre 2009 et 2013, selon les demandes introduites auprès du Fonds spécial de solidarité. Utilité discutable des projets Comme l'a fait remarquer la parlementaire cdH, des discussions devront donc avoir lieu quant aux projets belges.Surtout vu le coût de l'installation et le peu d'indications thérapeutiques, reconnaissait Maggie De Block. " C'est surtout le coût d'installation! Étant donné les avis nécessaires et l'application du principe d'evidence-based, le nombre de patients concernés n'augmentera sans doute pas. On peut donc s'interroger quant au bien-fondé d'un investissement dans des centres de thérapie, dont le coût d'installation est très important. "