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L'Inami a récemment pointé que les dépenses publiques en médicaments augmentaient d'année en année, principalement pour des médicaments délivrés par des pharmacies hospitalières, pour des patients se rendant à l'hôpital pour un traitement sans devoir y passer la nuit, explique la Mutualité chrétienne. Il s'agit notamment de personnes se rendant dans un établissement hospitalier pour une chimiothérapie.Afin de mieux comprendre quels médicaments étaient spécifiquement responsables de cette hausse, que la Mutualité estime à +227% entre 2010 et 2022, la mutuelle a analysé les données de facturation de ses membres. Il en ressort que la moitié des dépenses en médicaments était consacrée à des traitements anticancéreux.L'augmentation des dépenses s'explique en partie par l'âge des patients, la Mutualité chrétienne comptant environ 43% de membres âgés de plus de 50 ans. La mutuelle a calculé que pour un patient âgé de 51 ans ou plus, les coûts annuels ont augmenté de 587 euros en 2010 à 1.627 euros en 2022. Parmi les plus de 50 ans, 61% ont reçu au moins un remboursement en 2022 pour un traitement délivré à l'hôpital sans avoir dû y passer la nuit."Des investissements sont nécessaires dans la prévention pour réduire le risque de cancer. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour maîtriser les dépenses de santé dans notre société vieillissante", pointe Elisabeth Degryse, vice-présidente de la MC, citée dans un communiqué.En outre, les dix molécules les plus chères représentent 43% des dépenses, selon l'étude de la Mutualité. Six d'entre elles ne sont remboursées que depuis 2016 tandis que huit des dix médicaments les plus chers "sont temporairement remboursés par le biais d'un accord entre le ministre et la société pharmaceutique en question, via des 'contrats secrets'", pointe la Mutualité, selon laquelle il est essentiel d'oeuvrer à davantage de transparence sur le coût de développement et de fabrication des médicaments."L'argent que nous dépensons dans des médicaments, c'est de l'argent que nous ne pouvons plus dépenser dans d'autres secteurs des soins de santé. Nous devons évaluer quels médicaments ont une réelle plus-value de soin. Offrent-ils la qualité de vie nécessaire après le traitement? Vivez-vous effectivement plus longtemps avec?", interroge Elisabeth Degryse. "Trop souvent, nous considérons encore les médicaments comme une panacée", déplore-t-elle.BELGA