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Le Tiers-payant dit " social " doit être étendu aux BIM (patients bénéficiaires de l'intervention majorée) au 1er juillet 2015 et il aura un caractère obligatoire. Certaines mutuelles et certains hommes politiques souhaitent l'étendre aux malades chroniques, aux patients OMNIO et on songe, éventuellement dans l'avenir, à le généraliser à toute la population comme s'apprête à le faire la France à partir de 2017.C'est la raison pour laquelle Le Journal du médecin a interrogé en collaboration avec les différentes Chambres syndicales des médecins, 1.129 médecins généralistes dont 605 néerlandophones et 524 francophones.L'objectif était de sonder le ressenti des médecins de famille face, notamment, au caractère obligatoire de l'application du tiers-payant.On constate tout d'abord qu'un cinquième des sondés n'appliquent " jamais " le tiers-payant, un autre cinquième " un peu " et 6% " toujours " tandis que 42% l'appliquent " lorsque les exigences l'exigent ", devant un patient indigent ou exigeant.Les médecins sont légèrement plus nombreux à n'être pas satisfaits du système (42% contre 37%), encore plus au nord du pays (48% contre 36%, le solde étant constitué des médecins qui ne l'appliquent pas).Les médecins généralistes se plaignent des délais de paiement : 58% des MG interrogés signalent un délai de plus d'un mois. Curieusement, les francophones sont légèrement plus à la peine (61% attendent plus d'un mois avant d'être remboursés) que les néerlandophones (57%). Seuls 17% sont remboursés endéans le mois (21% des Flamands et seulement 12% des francophones).Du coup, il y a logiquement, parmi ceux qui l'appliquent, davantage de francophones à considérer que ces délais sont inacceptables (46% contre 28) que les néerlandophones (40% contre 38%). Au total, 43% des médecins généralistes estiment le délai " inacceptable " contre 33% (le solde concerne toujours les médecins non concernés).Ils sont par contre minoritaires à estimer qu'ils n'ont pas suffisamment de contrôle sur le suivi de ces remboursements (32% se plaignent de l'absence de contrôle suffisant contre 45%).La charge administrative, souvent évoquée comme argument contre l'élargissement du système, pose-t-elle problème? Par rapport au patient, 48% estiment que c'est une charge importante contre 52% qui estiment le contraire. Par rapport à la gestion du TP par les mutuelles, les médecins généralistes sont encore 40% à se plaindre de surcharge administrative.Face aux velléités d'étendre le système, deux-tiers (66%) des sondés s'opposent au TP obligatoire pour les patients OMNIO avec une différence substantielle en francophonie, où 73% s'y opposent.Ils sont encore plus nombreux à s'opposer à l'extension du système aux malades chroniques : 78% des sondés répondent non - et 80% des francophones - pour 76% des néerlandophones.Un élargissement du règlement du tiers-payant à toute la population ne recueille que 12% d'assentiment et moins de 8% côté francophone (17% au nord du pays). En parfaite logique, les MG sont très nombreux à considérer qu'ils sont les mieux à même de décider s'il faut ou non appliquer le tiers payant à leurs patients: 81% contre 19% pensent qu'ils doivent décider eux-mêmes (84% de francophones et 78% de néerlandophones).Nous avons également sondé la motivation des généralistes à agir si on leur imposait des solutions qu'ils ne souhaitent pas. Près de deux tiers (64% pour un peu moins de 60% de MG flamands) répondent qu'ils sont prêts à refuser d'appliquer le système si on l'élargit aux Bim dès le 1er juillet 2015. Et si le gouvernement prévoit des sanctions, 55% contre 29% (et 16% pas concernés) se préparent à une action syndicale (non spécifiée mais on pense bien sûr à des grèves comme en France). Une différence importante se dégage entre un sud plus prompt à l'action (62%) et un nord qui l'est moins (49%).Dossier complet dans le Jdm de ce vendredi