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Des membres de l'Union syndicale étudiante (USE) ont aspergé de sang mardi matin la façade de la Tour des Finances à Bruxelles, siège notamment du cabinet de la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block, pour exprimer leur opposition à tout système de sélection à l'entrée des études de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles.Certains membres de l'USE, une organisation membre des Jeunes FGTB, ont été auditionnés par la police suite à cette action qu'ils avaient baptisée "Bloody Maggie".Ce geste symbolique, réalisé à l'aide de 100 litres de sang d'abattoir, visait à dénoncer la planification de ce que les protestataires estiment être un "drame social et sanitaire".L'USE assure que cette action coup de poing est le début d'une mobilisation prolongée et appelle d'autres associations à la rejoindre.L'organisation estudiantine rejette toute sélection aux études de médecine, que ce soit via un examen d'entrée ou le projet du ministre de l'Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, de filtre aux études de médecine en fin de première année d'étude.Dans un contexte de pénurie médicale, la limitation du nombre d'étudiants en médecine est une "absurdité" et un "manque de courage politique", juge l'organisation pour qui c'est le contingentement actuel du nombre de praticiens qui est le véritable problème."Cette planification ne prend pas en compte le temps de travail des médecins, les départs précoces, les flux migratoires ou encore les professeurs ou les chercheurs en possession d'un numéro Inami", explique Julien Scharpé, porte-parole de l'USE. "Nous préconisons de revenir à un système proche de celui d'avant 1996. Les universités travaillaient avec les hôpitaux en adéquation avec leurs besoins sur base de stages, ce qui permettait de ne pas avoir de telles pénuries dans des spécialités".Pour les protestataires, le processus de sélection programmé en médecine va aggraver la ségrégation sociale engendrée aujourd'hui par les inégalités dans l'enseignement secondaire."Il y a des bases de données statistiques qui démontrent, contrairement à ce que l'on croit, que les résultats des étudiants en début de parcours ne sont pas corrélables avec ceux qu'ils obtiennent en fin de parcours", font-ils ainsi valoir.Selon eux, la réelle motivation de la ministre de la Santé, Maggie De Block, à réclamer un système de sélection à l'entrée des études de médecine est de parvenir à moins de diplômés, ce qui facilitera, assurent-ils, la privatisation des soins de santé visée par d'après eux par le gouvernement fédéral."Pénurie de médecins, service public de santé défaillant, privatisation à la clef ! ", résume ainsi l'USE.