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Il ressort de son rapport, communiqué jeudi et dans lequel l'instance passe en revue les éléments scientifiques existant, qu'un dépistage cardiaque systématique, par exemple à l'inscription dans un club de sport, "occasionne beaucoup de désagréments" tandis qu'il n'est pas prouvé "qu'il sauve des vies". "Il n'existe pas de données scientifiques fiables démontrant qu'un tel dépistage permette d'éviter des morts subites chez les jeunes sportifs (14-34 ans)", précise le KCE. Les examens qu'il serait possible d'effectuer de manière systématique "sont trop peu précis", et entraineraient finalement "des dizaines de milliers de fausses alertes" avec "leur lot d'angoisses et d'examens complémentaires inutiles", voire l'administration de traitements superflus qui eux-mêmes comportent des risques. Par ailleurs, un quart des personnes réellement à risque de mort subite en plein effort passeraient à travers les mailles du filet, leur anomalie éventuelle n'étant pas détectée par un test classique."Plus de 40 affections cardiaques différentes peuvent être cause de mort subite", rappelle le KCE, qui précise qu'il n'existe pas non plus de consensus médical sur l'attitude à adopter si une telle anomalie est détectée chez un jeune sportif. Il n'est pas prouvé qu'un traitement puisse lui éviter une mort subite en plein effort, et, si on lui conseille d'arrêter le sport, le patient perd également les bénéfices évidents d'une activité sportive sur sa santé.S'y ajoutent le constat que les pays qui imposent le dépistage, comme l'Italie, ne comptent pas moins de cas de mort subite de jeunes sportifs que ceux qui ne le font pas, ainsi que la considération du coût d'un dépistage systématique. Le KCE ne recommande donc pas la mise en place d'examens systématiques lors de l'inscription dans un club ou un événement sportif. En revanche, il est conseillé aux jeunes sportifs qui ont des plaintes ou des symptômes particuliers de consulter un médecin.Le décès brutal d'un jeune par arrêt cardiaque lors d'une activité sportive "représente moins de 10 cas par an" en Belgique, "dont deux ou trois dans le cadre de compétitions", précise le KCE.