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"Les filtres créent un faux sentiment de sécurité", pointe tout d'abord le CSS. "Le fumeur inhale ainsi plus fréquemment et profondément, pour compenser la réduction de l'apport en nicotine induite par la présence du filtre." Par ailleurs, bien qu'une partie des particules de suie et de nicotine soit effectivement bloquée, la combustion incomplète induite par la présence du filtre augmente la présence de substances cancérigènes. "Au lieu de protéger contre le cancer du poumon, les filtres ont surtout favorisé un changement de type de cancer du poumon." Par ailleurs, le rapport de CSS souligne que les filtres réduisent l'irritation des voies respiratoires et procurent une sensation plus agréable. Les études suggèrent donc qu'une interdiction des filtres ne ferait que rendre le tabagisme moins attrayant, et pourrait donc indirectement réduire le nombre total de cigarettes fumées. En parallèle aux questions de santé, l'avis souligne l'impact des filtres sur l'environnement, en raison des microplastiques libérés lors de leur décomposition. "Les filtres sont difficilement biodégradables, ce qui signifie que les mégots toxiques polluent l'environnement pendant de nombreuses années", souligne le Conseil. Selon des estimations mondiales, 4,5 milliards de mégots de cigarettes se retrouveraient chaque année dans l'environnement.D'après le CSS, l'élimination des filtres n'aggraverait pas les effets néfastes du tabagisme sur la santé et réduirait le nombre de cigarettes fumées. Le rapport conclut donc en demandant une interdiction générale des filtres dans les cigarettes, tant au niveau national qu'européen.Chaque année, plus de 14.000 Belges meurent des suites du tabagisme. Malgré cela, un Belge sur cinq reste fumeur.