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Les "chatons" des aulnes et surtout des noisetiers sont déjà bien visibles depuis le mois de décembre, annonce Sciensano. Les températures exceptionnellement élevées semblent avoir accéléré leur développement, au point d'avoir provoqué une saison des pollens particulièrement précoce. Il y a proportionnellement plus de fleurs chargées en pollen par rapport aux années précédentes à la même période, les personnes sensibilisées au pollen de ces arbres risquent donc de développer des symptômes allergiques. Les précipitations assez fréquentes en cette période ont cependant tendance à maintenir les concentrations polliniques de l'air relativement basses."Le week-end dernier, les concentrations ont atteint 139 grains/m³ d'air à Bruxelles. La saison pollinique a bien commencé. La question est maintenant de savoir de quelle manière ces arbres vont émettre leur stock de pollen dans l'air. Cela va largement dépendre des conditions météorologiques de ces prochains jours" explique Nicolas Bruffaerts, collaborateur scientifique du service Mycologie et aérobiologie de Sciensano. "Les concentrations en pollen d'aulne et de noisetier peuvent rapidement décoller, jusqu'à mille fois plus. Si le temps est maintenu sec sur une période prolongée, les grains de pollen pourraient se disperser en masse dans l'air" poursuit-il.Comparée aux relevés historiques, cette saison pollinique est anormalement précoce. Un tel timing a déjà été observé à quelques reprises par le passé, mais le phénomène devient progressivement plus fréquent en raison du changement climatique. Sur le long terme, l'augmentation des températures exerce une forme de pression sur le cycle de reproduction des arbres, dont le pollen est un élément-clé."La mesure des taux de pollen est un indicateur, parmi d'autres, des effets du climat sur notre environnement. Et malheureusement, ça a aussi un impact direct sur la santé publique. On peut s'attendre dans le futur à ce que notre population soit davantage confrontée aux problèmes des allergies au pollen car sur les dernières décennies, nous observons que des arbres allergisants comme le noisetier et l'aulne produisent progressivement de plus en plus de pollen, et que leurs saisons sont de plus en plus précoces", conclut Nicolas Bruffaerts.