En ce début de 21 e siècle, on assistait à l'apogée d'une science sans limite et une domination certaine de la nature. Au moment où l'homme devenu dieu prétend coloniser l'espace, un virus remet en question au quotidien l'omnipotence du scientifique, par une pandémie comme il y en a eu des masses depuis l'apparition de l'homme. La science semble d'abord gagner la première partie haut la main contre ce sursaut de la nature. En un temps inimaginable, des vaccins sont inventés et distribués. Puis, la pandémie un moment stoppée, redémarre. Les citoyens d'une société qui refuse le risque et oublie la mort toujours victorieuse à la fin, se rebellent. Situation inattendue, des gens doutent, refusent le recours à la solution miracle offerte par les scientifiques. Les tenants des pouvoirs politique et scientifique, en l'espèce les médecins, se cabrent et exigent la soumission absolue à leurs instructions dans la guerre à la Nature, choqués de voir mettre leur pouvoir en doute. Ayant pris la place des dieux dans la destinée de l'homme, certains médecins, tout à coup enivrés de se voir devenus les directeurs spirituels des politiques et les sauveurs de l'humanité, semblent s'indigner de ce blasphème contre le pouvoir médical. On dirait que le pouvoir politique s'érige en bras séculier d'une inquisition pour repérer et punir les hérétiques soupçonnés de mettre en péril la foi dans la science. Le vaccin doit être obligatoire pour sauver les corps comme le baptême pour sauver les âmes. A défaut, un pass sanitaire créerait une séparation entre les vaccinés et les non vaccinés, comme le furent lépreux et pestiférés, exclus des contacts humains. Les êtres humains sont des animaux sociaux. Ils se suivent les uns les autres comme les fourmis sur un chemin déterminé et toute mesure rompant ou " distanciant " le lien social est ressentie comme une agression. Seule l'impression d'une efficacité garantie contre une menace plus grande peut la faire accepter. Et c'est là que le bât blesse.

Un mouvement de révolte est alors apparu au nom de la liberté individuelle contre une procédure rendant dans les faits obligatoire un vaccin contesté. Son succès plus ou moins grand selon les pays parait vraiment lié à un contexte sous-jacent plus général de confiance dans les dirigeants du pays et les médecins qui les guident. A cet égard, l'importance vraiment étonnante des manifestations en France contrastent avec la tranquillité de la Belgique est éclairante. C'est, en fait, la parole autorisée politiquement correcte, forme de dictature intellectuelle, plus que la démocratie qui est en cause. Le rejet s'adresse au discours plus qu'aux mesures de précaution qu'un dialogue raisonnable pourrait faire admettre. Les débats opposent le choix individuel et l'intérêt collectif. Il y a d'un côté une liberté individuelle, sanctifiée depuis 1968 (il est interdit d'interdire) et renforcée par le dogme de la concurrence érigée par l'Union européenne. Il y a, de l'autre côté, un instinct de fraternité et le patriotisme collectif des familles devenues clans et nations pour une protection en commun contre les menaces, hier encore rejetées au nom du mondialisme, aujourd'hui invoquées comme une nécessité sacrée.

Nier ou majorer les effets secondaires provoquent autant la méfiance

Il est difficile pour les croyants de comprendre les opposants allant à l'encontre du bon sens face à un bénéfice/risque qui paraît évident. C'est peut- être cependant là qu'il faut chercher dans des erreurs de pédagogie des autorités, le nom qu'on donne maintenant à la propagande politique. L'énorme majorité des manifestants répondent apparemment à une peur de l'inconnu. On leur dit que les risques de la vaccination sont infimes. C'est vrai statistiquement, mais des gens relèvent des cas qu'on a eu le tort de leur cacher et, bien plus encore, de les nier quand ils sont invoqués. Tout cela nourrit le scepticisme.

Les essais ont été accélérés. On n'a pas de recul même à court terme. Le slogan " On n'est pas des Cobayes " fleurit. D'ailleurs, pour ne pas engager sa responsabilité, l'État ne rend pas obligatoire le vaccin mais opère par pressions comme le pass sanitaire. C'est vrai. Après la vaccination contre le H1N1 en 2009, sont apparus en France 173 cas d'effets graves sur 6 millions de vaccinés, essentiellement de narcolepsie-cataplexie. Les spécialistes expliquent que les effets indésirables apparaissent normalement dans les deux mois de la vaccination, mais il faut admettre que le lien entre certains symptômes et la vaccination pourrait être constaté au-delà. Le Figaro du 30 0octobre 2009 prétendait encore que les seuls effets secondaires du vaccin contre le H1N1, Pandemrix, étaient des rougeurs, parfois un peu de fièvres et de maux de tête. Au début 2010, les Suédois alertent la communauté internationale. Ils constatent près de 500 cas de catalepsies paralysantes, une multiplication par cinq du nombre annuel habituel, tous chez des vaccinés par Pandemrix. En France, il y a 173 déclarations fin novembre, reçues avec circonspection parce que tardives ! Onze ans plus tard, 57 seulement sont indemnisés, mais le Pandemrix est interdit (1).

C'est le moment de rendre au patient le droit de choisir son traitement et, en l'espèce, son vaccin.

Deuxième point, l'UE a créé le doute en dégageant les firmes de leur responsabilité en cas de dommages. Les réserves des producteurs vis-à-vis des conséquences de leurs propres produits étaient explicables par des essais très raccourcis pour répondre à la demande pressante. Elles n'ont pas incité à la confiance des usagers qui n'y ont vu que l'existence d'un risque accru. Le doute quant à l'effet à long terme explique en particulier les refus parmi des populations qui se pensent menacées, par exemple des jeunes femmes, des jeunes aides-soignantes en âge de procréer. Cela explique également l'hostilité rencontrée en Afrique où des milliers de vaccins ont été jetés parce que soupçonnés de provoquer la stérilité.

Troisième point, les autorités sont même parvenues à ébranler la confiance dans la pharmacovigilance. Elle fait pourtant son job mais n'est présentée que comme rejetant systématiquement toute déclaration d'effets secondaires, ce qui n'est pas vrai. A la mi- janvier 2021 dès le début des vaccinations en Norvège, on relève par exemple 33 décès en quelques jours peu après des vaccinations. La presse répercute largement l'événement mais l'Autorité de Santé norvégienne invoque la coïncidence. C'est bien possible, mais elle jette en même temps le doute en voulant trop prouver par la précision que certaines des victimes étaient en phase terminale (2). C'était la communication de trop. On peut difficilement croire qu'à un moment où les doses étaient encore rares, on aurait vacciné des patients à l'article de la mort. Encore que...

La vaccination n'est pas une assurance tous risques

Le 4 juillet 2021, l'Agence européenne du médicament, l'EMA, avait établi un lien de causalité entre la vaccination et 5.201 décès. A côté des effets indésirables mineurs dont on nous rabat les oreilles, l'AFMPS a retenu pour la Belgique au 29 juillet 2021, 6.014 cas d'effets secondaires graves, c'est-à-dire avec invalidation, hospitalisation ou incapacité de travail et 196 rapports de décès. En France, il y aurait, selon l'ANMS (Agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé) au 29 juillet 2021, 15.026 cas graves et 982 décès. Nier ces faits, c'est assez bêtement créer la méfiance alors qu'il s'agit d'une situation qui n'est pas exceptionnelle.

Honnêtement, scientifiques, autorités et firmes pharmaceutiques ont rappelé que le vacciné peut être contaminé et contaminateur, justification à la fois d'un certain maintien des gestes barrière et en même temps du scepticisme. Le 30 juillet 2021, le bulletin officiel français Vie-publique.fr croyait avancer un argument massue en annonçant que 78 % des décès du Covid étaient intervenus chez des non-vaccinés. Mais, a contrario, cela signifie que la mort a frappé dans 22% des cas, soit un sur cinq, des gens qui se croyaient à l'abri parce qu'ils étaient vaccinés. A la même époque, dans une maison de repos de Zaventem où tous les patients et les soignants sont vaccinés, sept résidents vaccinés sont décédés. On constate qu'en Angleterre, il y a maintenant plus de vaccinés que de non vaccinés parmi les décédés, (45% - Suisse : 18%). L'efficacité du vaccin-phare Pfizer serait réduite à 66 % ou même 42% contre le dernier variant mais le Moderna conserverait une performance de 76% selon une étude américaine. C'est le moment de rendre au patient le droit de choisir son traitement en l'espèce son vaccin, découlant du consentement éclairé, perdu dans la pénurie des premiers temps. Mais après avoir tempêté avec l'assurance des missionnaires que la vaccination seule pourrait nous en sortir, comment expliquer à la population que c'est normal : Puisqu'il y a un pourcentage d'inefficacité du vaccin, plus il y a de vaccinés plus c'est parmi eux que le Covid devra trouver des victimes ; mais un vaccin pourra encore limiter les dégâts (3).

Les menaces ordinales en France contre les fake news des médecins et le droit du patient à un consentement éclairé et au libre choix

Il faut remarquer que les média livrant les chiffres se croient obligés de clamer en remarque liminaire qu'ils ne sont pas antivaccins, tellement le relevé du moindre effet secondaire expose à des malédictions de membres de l'autorité dogmatique et, parfois hélas, scientifique ou professionnelle. L'Ordre des Médecins français vient de menacer les médecins de sanction s'ils diffusaient des informations anti-vax et leur impose d'avoir le souci des répercussions de leurs propos auprès du public. Rien à redire à condition de ne pas confondre transparence ou avis divergent avec fake news et prudence avec opacité. La sélection des informations aux patients pose un sérieux problème, quelque vertueuse que soit son intention. Il ne faut pas profiter de l'auto-censure déontologique pour revenir à une tutelle du Pouvoir médical sur le patient. Ce dernier a gagné le droit de conditionner tout traitement à son consentement éclairé, complètement éclairé. Cela reste impératif même si le vaccin est en train de perdre de son efficacité (4). La différence de performance entre les vaccins soulève d'ailleurs la question juridique de la responsabilité pour perte de chance si le vaccin le plus efficace n'est pas offert au choix du patient. Cet aspect des choses semble avoir échappé à l'Ordre. On peut se réjouir qu'en Belgique, l'Ordre a le mérite d'énoncer d'une manière précise la faute déontologique. C'est la diffusion de contre-vérités semant le doute qui est susceptible de sanction.

Le cas Montagnier en France éclaire la difficulté de trancher entre contre vérité et vérité présentée de manière équivoque. Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine pour sa découverte du VIH, et maintenant honni par ses confrères, est poursuivi par l'Ordre. Non seulement il a estimé que la pandémie provenait d'une fuite en laboratoire, mais surtout il a laissé entendre que les variants étaient le produit des vaccins. Le professeur Vincent Maréchal de l'INSERM a interprété en les nuançant ces propos pour LCI le 18 mai 2021, 21h 22, en expliquant que si le vaccin ne crée nullement le variant, lorsqu'une population est largement immunisée que ce soit par vaccination ou par cause naturelle, " les variants (d'origine naturelle) les plus avantagés seront ceux qui peuvent échapper à la réponse immunitaire ". Ce seraient donc les plus dangereux qui réussiraient à passer, non pas créés par le vaccin mais provoqués par la résistance offerte par la vaccination. Lorsqu'on retourne aux paroles même du professeur Montagnier, c'est ce qu'il a dit, mais d'une manière équivoque : Les variants viennent des vaccinations... Les nouveaux variants sont la production ou du moins de la résultante des vaccinations (5). "

C'est contre-productif de vouloir faire la chasse au débat plutôt que l'éclairer. C'est risqué de minimiser les effets secondaires car leurs constatations ultérieures acquièrent de ce fait une dimension exagérée. C'est dangereux d'inciter les médecins à engager leur responsabilité en sélectionnant leurs explications, car le nombre de victimes de la vaccination est minime statistiquement mais énorme pour leurs êtres chers peut être vindicatifs. C'est une erreur de présenter la vaccination comme une assurance tous risques, ainsi que l'a fait le président français Macron. Il y a des risques et un pourcentage d'inefficacité mais contrebalancés sans commune mesure par le bénéfice. La vaccination joue un rôle inespéré en tant que rempart à la diffusion d'un virus. Cela reste une perpétuelle course contre la montre entre le virus avec ses mutations et la Science, mais il faut accepter que les virus n'en finissent pas de déjouer les contre-mesures, on ne sait jusqu'à quand. Pas plus qu'on ne peut nier la menace potentielle d'autres virus, de bactéries et nuisances qui font partie de la nature.

La révolte contre un futur sombre dominé par des apprentis-sorciers désorientés

Cela dit, les oppositions semblent insensées parce qu'il n'y a pas d'alternative. A part quelques antivax qui existent depuis longtemps, c'est en général l'imposition juridique d'un pass covid pour certaines activités, vue comme génératrice de discrimination, qui provoque la colère plus que le vaccin lui-même. Les oppositions sont largement politiques et d'autant plus élevées qu'il y a plus de méfiance à l'égard du Pouvoir, et par assimilation à l'égard de ses conseillers scientifiques. C'est la différence entre la Belgique et la France. Les manifestants clament leur peur d'atteinte à l'égalité, la liberté et à la démocratie que les privilèges réservés aux vaccinés et contrôles des mesures d'urgence mettent légalement à mal quoique, dans les faits, ils s'avèrent souvent impossibles et très théoriques. Dans un contexte de menaces multiples, les oppositions expriment l'inquiétude d'un futur d'une société soumise aux dictatures de la Santé publique et de l'Ecologie, au nom de la survie collective. Scientifiques et politiques semblent désorientés face à la révolte de la Nature, autant contre les épidémies que contre le réchauffement climatique. Désormais, la confiance dépendra encore plus de l'efficacité des scientifiques et de l'acceptation de la fatalité par les citoyens. La vie est un risque.

Il faut revenir au fondement de la démocratie et à l'écologie. Si ces deux modes de vie ne sont compatibles qu'avec une situation de prospérité, de sécurité, de paix et de fraternité, qui ne s'est présentée que pendant des périodes très courtes et rares dans le temps et dans l'espace, on est mal barré, mais il faudra s'y adapter. Cela vaut la peine de réfléchir à ces temps nouveaux et à la place qu' y occupera la Médecine .

(1)Faux,letemps-ch>suédois- échaudés- vaccin- H1N1,16/12/2020 ; Eric Favereau,liberationEffets secondaires du vaccin N1h1/Les indemnisations traînent, 4/11/ 2020 ;

(2) Mme Capdeville , responsable Santé à l'Agence de commerce norvégienne, France Info 26/1/2021 12 :47: Norvège :les mystérieux décès ne sont pas liés au vaccin contre le Covid 19

(3 ) Guffat, creapharma.ch ; news 26/7/2021 : Au-royaume- uni-45-des-décès-sont-des-personnes-totalement-vaccinées ;

(4) Deluzarche, futura-sciences.com/santé/actualité/vaccin-anti-covid-vaccin-moderna-serait-deux-fois-plus-efficace , 21/08/2021

(5) Facelly, libération.fr/societe/sante : En-martinique-les médecins-antivax -exposés-à-la-radiation du 19/08/2021 14h34 ; Thrantimy,lequotidiendumedecin.fr/liberal/justice/l'ordre-poursuit-dix-nouveaux-medecins du 12/07/2021 ; Deszpot,lci.fr/sante/les-variants-sont-ils-créés-par-les--vaccins 20/5/2021 21 :22 ; Montay et Ryckmans ,rtbf.be/info/dossier/faky-fact-checking/ detail-non-les-vaccins-contre-le covid-19-ne-créent-pas-des-variants le 20 mai 2020 7h ; lesoir.be/358699/article/2021-03-04/la-chasse-aux -médecins-antivaccins-est-ouverte-par-l'-ordre.

En ce début de 21 e siècle, on assistait à l'apogée d'une science sans limite et une domination certaine de la nature. Au moment où l'homme devenu dieu prétend coloniser l'espace, un virus remet en question au quotidien l'omnipotence du scientifique, par une pandémie comme il y en a eu des masses depuis l'apparition de l'homme. La science semble d'abord gagner la première partie haut la main contre ce sursaut de la nature. En un temps inimaginable, des vaccins sont inventés et distribués. Puis, la pandémie un moment stoppée, redémarre. Les citoyens d'une société qui refuse le risque et oublie la mort toujours victorieuse à la fin, se rebellent. Situation inattendue, des gens doutent, refusent le recours à la solution miracle offerte par les scientifiques. Les tenants des pouvoirs politique et scientifique, en l'espèce les médecins, se cabrent et exigent la soumission absolue à leurs instructions dans la guerre à la Nature, choqués de voir mettre leur pouvoir en doute. Ayant pris la place des dieux dans la destinée de l'homme, certains médecins, tout à coup enivrés de se voir devenus les directeurs spirituels des politiques et les sauveurs de l'humanité, semblent s'indigner de ce blasphème contre le pouvoir médical. On dirait que le pouvoir politique s'érige en bras séculier d'une inquisition pour repérer et punir les hérétiques soupçonnés de mettre en péril la foi dans la science. Le vaccin doit être obligatoire pour sauver les corps comme le baptême pour sauver les âmes. A défaut, un pass sanitaire créerait une séparation entre les vaccinés et les non vaccinés, comme le furent lépreux et pestiférés, exclus des contacts humains. Les êtres humains sont des animaux sociaux. Ils se suivent les uns les autres comme les fourmis sur un chemin déterminé et toute mesure rompant ou " distanciant " le lien social est ressentie comme une agression. Seule l'impression d'une efficacité garantie contre une menace plus grande peut la faire accepter. Et c'est là que le bât blesse.Un mouvement de révolte est alors apparu au nom de la liberté individuelle contre une procédure rendant dans les faits obligatoire un vaccin contesté. Son succès plus ou moins grand selon les pays parait vraiment lié à un contexte sous-jacent plus général de confiance dans les dirigeants du pays et les médecins qui les guident. A cet égard, l'importance vraiment étonnante des manifestations en France contrastent avec la tranquillité de la Belgique est éclairante. C'est, en fait, la parole autorisée politiquement correcte, forme de dictature intellectuelle, plus que la démocratie qui est en cause. Le rejet s'adresse au discours plus qu'aux mesures de précaution qu'un dialogue raisonnable pourrait faire admettre. Les débats opposent le choix individuel et l'intérêt collectif. Il y a d'un côté une liberté individuelle, sanctifiée depuis 1968 (il est interdit d'interdire) et renforcée par le dogme de la concurrence érigée par l'Union européenne. Il y a, de l'autre côté, un instinct de fraternité et le patriotisme collectif des familles devenues clans et nations pour une protection en commun contre les menaces, hier encore rejetées au nom du mondialisme, aujourd'hui invoquées comme une nécessité sacrée.Nier ou majorer les effets secondaires provoquent autant la méfianceIl est difficile pour les croyants de comprendre les opposants allant à l'encontre du bon sens face à un bénéfice/risque qui paraît évident. C'est peut- être cependant là qu'il faut chercher dans des erreurs de pédagogie des autorités, le nom qu'on donne maintenant à la propagande politique. L'énorme majorité des manifestants répondent apparemment à une peur de l'inconnu. On leur dit que les risques de la vaccination sont infimes. C'est vrai statistiquement, mais des gens relèvent des cas qu'on a eu le tort de leur cacher et, bien plus encore, de les nier quand ils sont invoqués. Tout cela nourrit le scepticisme.Les essais ont été accélérés. On n'a pas de recul même à court terme. Le slogan " On n'est pas des Cobayes " fleurit. D'ailleurs, pour ne pas engager sa responsabilité, l'État ne rend pas obligatoire le vaccin mais opère par pressions comme le pass sanitaire. C'est vrai. Après la vaccination contre le H1N1 en 2009, sont apparus en France 173 cas d'effets graves sur 6 millions de vaccinés, essentiellement de narcolepsie-cataplexie. Les spécialistes expliquent que les effets indésirables apparaissent normalement dans les deux mois de la vaccination, mais il faut admettre que le lien entre certains symptômes et la vaccination pourrait être constaté au-delà. Le Figaro du 30 0octobre 2009 prétendait encore que les seuls effets secondaires du vaccin contre le H1N1, Pandemrix, étaient des rougeurs, parfois un peu de fièvres et de maux de tête. Au début 2010, les Suédois alertent la communauté internationale. Ils constatent près de 500 cas de catalepsies paralysantes, une multiplication par cinq du nombre annuel habituel, tous chez des vaccinés par Pandemrix. En France, il y a 173 déclarations fin novembre, reçues avec circonspection parce que tardives ! Onze ans plus tard, 57 seulement sont indemnisés, mais le Pandemrix est interdit (1).Deuxième point, l'UE a créé le doute en dégageant les firmes de leur responsabilité en cas de dommages. Les réserves des producteurs vis-à-vis des conséquences de leurs propres produits étaient explicables par des essais très raccourcis pour répondre à la demande pressante. Elles n'ont pas incité à la confiance des usagers qui n'y ont vu que l'existence d'un risque accru. Le doute quant à l'effet à long terme explique en particulier les refus parmi des populations qui se pensent menacées, par exemple des jeunes femmes, des jeunes aides-soignantes en âge de procréer. Cela explique également l'hostilité rencontrée en Afrique où des milliers de vaccins ont été jetés parce que soupçonnés de provoquer la stérilité.Troisième point, les autorités sont même parvenues à ébranler la confiance dans la pharmacovigilance. Elle fait pourtant son job mais n'est présentée que comme rejetant systématiquement toute déclaration d'effets secondaires, ce qui n'est pas vrai. A la mi- janvier 2021 dès le début des vaccinations en Norvège, on relève par exemple 33 décès en quelques jours peu après des vaccinations. La presse répercute largement l'événement mais l'Autorité de Santé norvégienne invoque la coïncidence. C'est bien possible, mais elle jette en même temps le doute en voulant trop prouver par la précision que certaines des victimes étaient en phase terminale (2). C'était la communication de trop. On peut difficilement croire qu'à un moment où les doses étaient encore rares, on aurait vacciné des patients à l'article de la mort. Encore que...La vaccination n'est pas une assurance tous risquesLe 4 juillet 2021, l'Agence européenne du médicament, l'EMA, avait établi un lien de causalité entre la vaccination et 5.201 décès. A côté des effets indésirables mineurs dont on nous rabat les oreilles, l'AFMPS a retenu pour la Belgique au 29 juillet 2021, 6.014 cas d'effets secondaires graves, c'est-à-dire avec invalidation, hospitalisation ou incapacité de travail et 196 rapports de décès. En France, il y aurait, selon l'ANMS (Agence nationale française de sécurité du médicament et des produits de santé) au 29 juillet 2021, 15.026 cas graves et 982 décès. Nier ces faits, c'est assez bêtement créer la méfiance alors qu'il s'agit d'une situation qui n'est pas exceptionnelle.Honnêtement, scientifiques, autorités et firmes pharmaceutiques ont rappelé que le vacciné peut être contaminé et contaminateur, justification à la fois d'un certain maintien des gestes barrière et en même temps du scepticisme. Le 30 juillet 2021, le bulletin officiel français Vie-publique.fr croyait avancer un argument massue en annonçant que 78 % des décès du Covid étaient intervenus chez des non-vaccinés. Mais, a contrario, cela signifie que la mort a frappé dans 22% des cas, soit un sur cinq, des gens qui se croyaient à l'abri parce qu'ils étaient vaccinés. A la même époque, dans une maison de repos de Zaventem où tous les patients et les soignants sont vaccinés, sept résidents vaccinés sont décédés. On constate qu'en Angleterre, il y a maintenant plus de vaccinés que de non vaccinés parmi les décédés, (45% - Suisse : 18%). L'efficacité du vaccin-phare Pfizer serait réduite à 66 % ou même 42% contre le dernier variant mais le Moderna conserverait une performance de 76% selon une étude américaine. C'est le moment de rendre au patient le droit de choisir son traitement en l'espèce son vaccin, découlant du consentement éclairé, perdu dans la pénurie des premiers temps. Mais après avoir tempêté avec l'assurance des missionnaires que la vaccination seule pourrait nous en sortir, comment expliquer à la population que c'est normal : Puisqu'il y a un pourcentage d'inefficacité du vaccin, plus il y a de vaccinés plus c'est parmi eux que le Covid devra trouver des victimes ; mais un vaccin pourra encore limiter les dégâts (3).Les menaces ordinales en France contre les fake news des médecins et le droit du patient à un consentement éclairé et au libre choixIl faut remarquer que les média livrant les chiffres se croient obligés de clamer en remarque liminaire qu'ils ne sont pas antivaccins, tellement le relevé du moindre effet secondaire expose à des malédictions de membres de l'autorité dogmatique et, parfois hélas, scientifique ou professionnelle. L'Ordre des Médecins français vient de menacer les médecins de sanction s'ils diffusaient des informations anti-vax et leur impose d'avoir le souci des répercussions de leurs propos auprès du public. Rien à redire à condition de ne pas confondre transparence ou avis divergent avec fake news et prudence avec opacité. La sélection des informations aux patients pose un sérieux problème, quelque vertueuse que soit son intention. Il ne faut pas profiter de l'auto-censure déontologique pour revenir à une tutelle du Pouvoir médical sur le patient. Ce dernier a gagné le droit de conditionner tout traitement à son consentement éclairé, complètement éclairé. Cela reste impératif même si le vaccin est en train de perdre de son efficacité (4). La différence de performance entre les vaccins soulève d'ailleurs la question juridique de la responsabilité pour perte de chance si le vaccin le plus efficace n'est pas offert au choix du patient. Cet aspect des choses semble avoir échappé à l'Ordre. On peut se réjouir qu'en Belgique, l'Ordre a le mérite d'énoncer d'une manière précise la faute déontologique. C'est la diffusion de contre-vérités semant le doute qui est susceptible de sanction.Le cas Montagnier en France éclaire la difficulté de trancher entre contre vérité et vérité présentée de manière équivoque. Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de Médecine pour sa découverte du VIH, et maintenant honni par ses confrères, est poursuivi par l'Ordre. Non seulement il a estimé que la pandémie provenait d'une fuite en laboratoire, mais surtout il a laissé entendre que les variants étaient le produit des vaccins. Le professeur Vincent Maréchal de l'INSERM a interprété en les nuançant ces propos pour LCI le 18 mai 2021, 21h 22, en expliquant que si le vaccin ne crée nullement le variant, lorsqu'une population est largement immunisée que ce soit par vaccination ou par cause naturelle, " les variants (d'origine naturelle) les plus avantagés seront ceux qui peuvent échapper à la réponse immunitaire ". Ce seraient donc les plus dangereux qui réussiraient à passer, non pas créés par le vaccin mais provoqués par la résistance offerte par la vaccination. Lorsqu'on retourne aux paroles même du professeur Montagnier, c'est ce qu'il a dit, mais d'une manière équivoque : Les variants viennent des vaccinations... Les nouveaux variants sont la production ou du moins de la résultante des vaccinations (5). "C'est contre-productif de vouloir faire la chasse au débat plutôt que l'éclairer. C'est risqué de minimiser les effets secondaires car leurs constatations ultérieures acquièrent de ce fait une dimension exagérée. C'est dangereux d'inciter les médecins à engager leur responsabilité en sélectionnant leurs explications, car le nombre de victimes de la vaccination est minime statistiquement mais énorme pour leurs êtres chers peut être vindicatifs. C'est une erreur de présenter la vaccination comme une assurance tous risques, ainsi que l'a fait le président français Macron. Il y a des risques et un pourcentage d'inefficacité mais contrebalancés sans commune mesure par le bénéfice. La vaccination joue un rôle inespéré en tant que rempart à la diffusion d'un virus. Cela reste une perpétuelle course contre la montre entre le virus avec ses mutations et la Science, mais il faut accepter que les virus n'en finissent pas de déjouer les contre-mesures, on ne sait jusqu'à quand. Pas plus qu'on ne peut nier la menace potentielle d'autres virus, de bactéries et nuisances qui font partie de la nature.La révolte contre un futur sombre dominé par des apprentis-sorciers désorientésCela dit, les oppositions semblent insensées parce qu'il n'y a pas d'alternative. A part quelques antivax qui existent depuis longtemps, c'est en général l'imposition juridique d'un pass covid pour certaines activités, vue comme génératrice de discrimination, qui provoque la colère plus que le vaccin lui-même. Les oppositions sont largement politiques et d'autant plus élevées qu'il y a plus de méfiance à l'égard du Pouvoir, et par assimilation à l'égard de ses conseillers scientifiques. C'est la différence entre la Belgique et la France. Les manifestants clament leur peur d'atteinte à l'égalité, la liberté et à la démocratie que les privilèges réservés aux vaccinés et contrôles des mesures d'urgence mettent légalement à mal quoique, dans les faits, ils s'avèrent souvent impossibles et très théoriques. Dans un contexte de menaces multiples, les oppositions expriment l'inquiétude d'un futur d'une société soumise aux dictatures de la Santé publique et de l'Ecologie, au nom de la survie collective. Scientifiques et politiques semblent désorientés face à la révolte de la Nature, autant contre les épidémies que contre le réchauffement climatique. Désormais, la confiance dépendra encore plus de l'efficacité des scientifiques et de l'acceptation de la fatalité par les citoyens. La vie est un risque.Il faut revenir au fondement de la démocratie et à l'écologie. Si ces deux modes de vie ne sont compatibles qu'avec une situation de prospérité, de sécurité, de paix et de fraternité, qui ne s'est présentée que pendant des périodes très courtes et rares dans le temps et dans l'espace, on est mal barré, mais il faudra s'y adapter. Cela vaut la peine de réfléchir à ces temps nouveaux et à la place qu' y occupera la Médecine .(1)Faux,letemps-ch>suédois- échaudés- vaccin- H1N1,16/12/2020 ; Eric Favereau,liberationEffets secondaires du vaccin N1h1/Les indemnisations traînent, 4/11/ 2020 ; (2) Mme Capdeville , responsable Santé à l'Agence de commerce norvégienne, France Info 26/1/2021 12 :47: Norvège :les mystérieux décès ne sont pas liés au vaccin contre le Covid 19(3 ) Guffat, creapharma.ch ; news 26/7/2021 : Au-royaume- uni-45-des-décès-sont-des-personnes-totalement-vaccinées ;(4) Deluzarche, futura-sciences.com/santé/actualité/vaccin-anti-covid-vaccin-moderna-serait-deux-fois-plus-efficace , 21/08/2021(5) Facelly, libération.fr/societe/sante : En-martinique-les médecins-antivax -exposés-à-la-radiation du 19/08/2021 14h34 ; Thrantimy,lequotidiendumedecin.fr/liberal/justice/l'ordre-poursuit-dix-nouveaux-medecins du 12/07/2021 ; Deszpot,lci.fr/sante/les-variants-sont-ils-créés-par-les--vaccins 20/5/2021 21 :22 ; Montay et Ryckmans ,rtbf.be/info/dossier/faky-fact-checking/ detail-non-les-vaccins-contre-le covid-19-ne-créent-pas-des-variants le 20 mai 2020 7h ; lesoir.be/358699/article/2021-03-04/la-chasse-aux -médecins-antivaccins-est-ouverte-par-l'-ordre.