En seulement deux ans, la pandémie de Covid-19 a anéanti plus de dix ans de progrès en termes d'espérance de vie à la naissance et d'espérance de vie en bonne santé (EVBS), selon le dernier rapport de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les statistiques sanitaires mondiales.
Alors que l'espérance de vie à la naissance avait grimpé de 66,8 ans en 2000 à 73,1 ans en 2019 au niveau mondial, elle a chuté à 71,4 ans en 2021, un niveau qui n'avait plus été observé depuis 2012. L'espérance de vie en bonne santé a connu une évolution similaire, passant de 58,1 ans en 2000 à 63,5 ans en 2019, avant de retomber à 61,9 ans en 2021.
Impact mondial...
Toutes les régions du monde ont été touchées, mais à des degrés divers. Les Amériques et l'Asie du Sud-Est ont enregistré les baisses les plus importantes entre 2019 et 2021, avec environ 3 ans de perdus pour l'espérance de vie et 2,5 ans pour l'espérance de vie en bonne santé. Le Pacifique occidental a été la région la moins affectée sur cette période, avec des pertes à 0,1 an pour l'espérance de vie et 0,2 an pour l'EVBS.
Regagner ces deux années d'espérance de vie ne sera pas chose aisée, a reconnu Samira Asma, cheffe adjointe de l'OMS pour les données et l'analyse. "C'est un défi, mais nous devons redoubler d'efforts. Nous avons toutes les solutions techniques pour y arriver", a-t-elle martelé. "Les systèmes de santé d'aujourd'hui doivent s'adapter rapidement pour répondre aux évolutions démographiques et aux inégalités persistantes".
... mais varié dans le temps
L'ampleur de l'impact de la pandémie a également varié dans le temps selon les régions. Les régions des Amériques, de l'Europe et de la Méditerranée orientale ont toutes été plus durement frappées la première année de la pandémie, 2020 concentrant au moins deux tiers de la baisse de l'espérance de vie et trois cinquièmes de celle de l'EVBS. À l'inverse, coïncidant avec la propagation plus large du variant Delta, le déclin de l'espérance de vie et de l'EVBS dans les régions africaines et de l'Asie du Sud-Est s'est produit de manière plus marquée en 2021, représentant au moins 65% des pertes totales sur la période 2019-2021.
La pandémie a aussi inversé la transition épidémiologique vers les maladies non transmissibles. Alors que ces dernières représentaient 73,9% des décès en 2019, leur part est retombée à 65,3% en 2021. À l'inverse, la part des maladies transmissibles est remontée à 28,1% des décès en 2021, un niveau qui n'avait plus été observé depuis 2005. En outre, le Covid-19 a été responsable de 4,1 millions de décès en 2020 et 8,8 millions en 2021, se classant parmi les trois premières causes de mortalité dans le monde.
Les objectifs mondiaux mis en péril
"À mi-parcours des objectifs de développement durable (ODD), les progrès réalisés dans le domaine de la santé sont mitigés", résume l'OMS. Aucun des objectifs chiffrés n'a encore été atteint ni n'est en voie de l'être d'après les tendances actuelles, a souligné Mme Asma.
De même, le monde n'est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre d'ici 2025 l'objectif "de trois milliards de cibles" de l'OMS, à savoir un milliard de personnes supplémentaires qui bénéficieront de la couverture santé universelle, un milliard de personnes supplémentaires protégées des urgences de santé et un milliard de personnes supplémentaires jouissant d'une meilleure santé et d'un état de bien-être.
Par rapport à 2018, 585 millions de personnes supplémentaires devraient avoir accès aux services de santé essentiels sans encourir de dépenses catastrophiques d'ici 2025, loin du milliard visé. En matière de préparation aux urgences sanitaires, 777 millions de personnes supplémentaires devraient être protégées d'ici 2025, là encore en deçà de l'objectif fixé. L'amélioration de la santé des populations est le seul domaine en passe d'atteindre sa cible d'un milliard, avec 1,5 milliard de personnes supplémentaires qui devraient vivre en meilleure santé d'ici 2025.
Parallèlement à ces problématiques, le "double fardeau" mondial de la malnutrition, combinant dénutrition et surpoids, continue de peser lourdement, affectant toutes les classes d'âge, pointe l'OMS. Plus d'un milliard de personnes âgées de 5 ans et plus souffrent d'obésité et plus d'un demi-milliard sont en insuffisance pondérale. Parmi les enfants de moins de 5 ans, 148 millions présentent un retard de croissance, 45 millions d'entre eux sont émaciés et 37 millions en surpoids.
Par ailleurs, en 2021, environ 1,3 milliard de personnes, soit 16% de la population mondiale, vivaient avec un handicap.
En matière de migration, seule la moitié des 84 pays analysés entre 2018 et 2021 donnait aux réfugiés et migrants un accès équivalent à celui des ressortissants nationaux aux services de santé financés par l'État. Pour ces populations, la réduction des inégalités de santé passe par une meilleure collecte de données pour cerner leurs besoins et suivre les progrès, ainsi que par des systèmes de santé plus équitables et inclusifs, plaide l'OMS.
Alors que l'espérance de vie à la naissance avait grimpé de 66,8 ans en 2000 à 73,1 ans en 2019 au niveau mondial, elle a chuté à 71,4 ans en 2021, un niveau qui n'avait plus été observé depuis 2012. L'espérance de vie en bonne santé a connu une évolution similaire, passant de 58,1 ans en 2000 à 63,5 ans en 2019, avant de retomber à 61,9 ans en 2021.Toutes les régions du monde ont été touchées, mais à des degrés divers. Les Amériques et l'Asie du Sud-Est ont enregistré les baisses les plus importantes entre 2019 et 2021, avec environ 3 ans de perdus pour l'espérance de vie et 2,5 ans pour l'espérance de vie en bonne santé. Le Pacifique occidental a été la région la moins affectée sur cette période, avec des pertes à 0,1 an pour l'espérance de vie et 0,2 an pour l'EVBS.Regagner ces deux années d'espérance de vie ne sera pas chose aisée, a reconnu Samira Asma, cheffe adjointe de l'OMS pour les données et l'analyse. "C'est un défi, mais nous devons redoubler d'efforts. Nous avons toutes les solutions techniques pour y arriver", a-t-elle martelé. "Les systèmes de santé d'aujourd'hui doivent s'adapter rapidement pour répondre aux évolutions démographiques et aux inégalités persistantes".L'ampleur de l'impact de la pandémie a également varié dans le temps selon les régions. Les régions des Amériques, de l'Europe et de la Méditerranée orientale ont toutes été plus durement frappées la première année de la pandémie, 2020 concentrant au moins deux tiers de la baisse de l'espérance de vie et trois cinquièmes de celle de l'EVBS. À l'inverse, coïncidant avec la propagation plus large du variant Delta, le déclin de l'espérance de vie et de l'EVBS dans les régions africaines et de l'Asie du Sud-Est s'est produit de manière plus marquée en 2021, représentant au moins 65% des pertes totales sur la période 2019-2021.La pandémie a aussi inversé la transition épidémiologique vers les maladies non transmissibles. Alors que ces dernières représentaient 73,9% des décès en 2019, leur part est retombée à 65,3% en 2021. À l'inverse, la part des maladies transmissibles est remontée à 28,1% des décès en 2021, un niveau qui n'avait plus été observé depuis 2005. En outre, le Covid-19 a été responsable de 4,1 millions de décès en 2020 et 8,8 millions en 2021, se classant parmi les trois premières causes de mortalité dans le monde."À mi-parcours des objectifs de développement durable (ODD), les progrès réalisés dans le domaine de la santé sont mitigés", résume l'OMS. Aucun des objectifs chiffrés n'a encore été atteint ni n'est en voie de l'être d'après les tendances actuelles, a souligné Mme Asma.De même, le monde n'est pas sur la bonne trajectoire pour atteindre d'ici 2025 l'objectif "de trois milliards de cibles" de l'OMS, à savoir un milliard de personnes supplémentaires qui bénéficieront de la couverture santé universelle, un milliard de personnes supplémentaires protégées des urgences de santé et un milliard de personnes supplémentaires jouissant d'une meilleure santé et d'un état de bien-être.Par rapport à 2018, 585 millions de personnes supplémentaires devraient avoir accès aux services de santé essentiels sans encourir de dépenses catastrophiques d'ici 2025, loin du milliard visé. En matière de préparation aux urgences sanitaires, 777 millions de personnes supplémentaires devraient être protégées d'ici 2025, là encore en deçà de l'objectif fixé. L'amélioration de la santé des populations est le seul domaine en passe d'atteindre sa cible d'un milliard, avec 1,5 milliard de personnes supplémentaires qui devraient vivre en meilleure santé d'ici 2025.Parallèlement à ces problématiques, le "double fardeau" mondial de la malnutrition, combinant dénutrition et surpoids, continue de peser lourdement, affectant toutes les classes d'âge, pointe l'OMS. Plus d'un milliard de personnes âgées de 5 ans et plus souffrent d'obésité et plus d'un demi-milliard sont en insuffisance pondérale. Parmi les enfants de moins de 5 ans, 148 millions présentent un retard de croissance, 45 millions d'entre eux sont émaciés et 37 millions en surpoids.Par ailleurs, en 2021, environ 1,3 milliard de personnes, soit 16% de la population mondiale, vivaient avec un handicap.En matière de migration, seule la moitié des 84 pays analysés entre 2018 et 2021 donnait aux réfugiés et migrants un accès équivalent à celui des ressortissants nationaux aux services de santé financés par l'État. Pour ces populations, la réduction des inégalités de santé passe par une meilleure collecte de données pour cerner leurs besoins et suivre les progrès, ainsi que par des systèmes de santé plus équitables et inclusifs, plaide l'OMS.