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Après le Covid-19, la tuberculose est devenue la deuxième cause principale de décès liée à une maladie infectieuse au niveau mondial: 28.000 nouveaux cas et 4.100 décès chaque jour. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie a entraîné un recul "massif" dans la réalisation des objectifs visant à l'élimination de la tuberculose pour 2035. Il y a eu une diminution du nombre de cas de tuberculose notifiés entre 2019 (7,1 millions) et 2020 (5,8 millions), ce qui est bien en dessous du nombre de cas réel, estimé à 10 millions. De nombreuses personnes atteintes de tuberculose non-diagnostiquée n'ont dès lors pu avoir accès à un traitement approprié avec, comme conséquence, une augmentation de la mortalité (1,5 million contre 1,4 million en 2019), développe le Fares. En Belgique aussi, le Covid-19 a eu des conséquences négatives sur la tuberculose, selon le Fonds. En 2020, 830 cas de tuberculose y ont été déclarés, soit 138 de moins qu'en 2019. Si la baisse de l'incidence observée ces dernières années reflétait une réelle diminution du nombre de patients grâce aux efforts dans la lutte contre la tuberculose, la diminution exceptionnelle enregistrée en 2020 est plutôt à mettre sur le compte de la pandémie, qui a causé un accès limité aux services de santé et qui, pour bon nombre de patients, fut un frein à leur utilisation, analyse le Fonds des affections respiratoires. "Cela a inévitablement entraîné des délais de diagnostic voire un sous-diagnostic", selon cette ASBL. La fermeture des frontières a aussi pu influencer cette tendance à la baisse puisqu'elle a entraîné une "diminution drastique" du nombre de demandeurs de protection internationale en provenance de pays à forte incidence, relève-t-elle encore. Il est donc probable que l'on assistera dans les années qui viennent à un rebond des cas de tuberculose et à une augmentation du taux de mortalité, tant en Belgique que dans le reste du monde, prédit-on. Un autre dommage collatéral de la pandémie, ajoute le Fares, a été plusieurs ruptures de stock de médicaments et de techniques diagnostiques pour la tuberculose en raison de pénuries de matières premières, de problèmes de production et de distribution. Entre mai dernier et le début 2022, la Belgique a en effet été confrontée à une "grave pénurie" de Rifampicine, médicament essentiel dans le traitement de première ligne. Avant la crise, le pays subissait en outre déjà des épisodes récurrents de rupture, déplore le Fonds. Le traitement contre la tuberculose est long (six mois) et ne pas accéder aux médicaments en pharmacie mène régulièrement à des arrêts de traitement et donc, potentiellement au développement de résistances, rappelle l'ASBL. Enfin, une autre conséquence de la pandémie pourrait être une paupérisation de la population en Belgique, qui fait le lit de la tuberculose, conclut le Fares.Belga