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"Les cabinets de médecins généralistes ne peuvent plus faire face au travail. Les listes d'attente s'allongent. La recherche des contacts et les centres qui effectuent les tests pour les écoles (les CLB, ndlr) ne peuvent plus suivre. C'est pourquoi nous tirons la sonnette d'alarme. La coupe est pleine. C'est terminé." Le communiqué de presse de Domus Medica n'hésite pas à utiliser des termes forts, ce qui est plutôt exceptionnel. Ce ton révèle clairement le sentiment d'urgence.Domus Medica n'accepte plus que l'on utilise seulement la référence constante au nombre d'admissions dans les hôpitaux comme mesure de la pression sur le système de santé. "Les médecins généralistes ont appelé et supplié pour que l'on intervienne ces derniers jours ! Maintenant. Pas demain ou la semaine prochaine. La situation a implosé", commente l'association flamande.Il est clair que la pression est trop forte depuis un certain temps. La semaine dernière, on a appris qu'un médecin généraliste anversois refusait de soigner les patients non vaccinés à partir du 1er janvier. Une démarche remarquable qui est bien sûr inacceptable pour l'Ordre des Médecins. Les médecins sont autorisés à refuser des patients individuels, mais le refus global de fournir une assistance va déontologiquement trop loin. Malgré la compréhension de nombreux confrères.Il est clair qu'une intervention rapide est nécessaire. Ce qui est moins clair, c'est la direction à prendre. Les différentes solutions ne font pas l'unanimité. Dans une lettre ouverte parue dans le Artsenskrant (le journal frère du jdM) , le Cercle des médecins de Zennevallei (la Vallée de la Senne, ndlr) demande par exemple aux ministres Vandenbroucke et Beke un vaccin de rappel pour tous les prestataires de soins. La raison en est le décès dramatique du médecin généraliste Roger Van Droogenbroeck de Lembeek (Halle). Malgré qu'il était vacciné, ce généraliste a été infecté en réanimant un patient. "Le vaccin de rappel pourrait être un hommage et une marque de respect pour tous les prestataires de soins", déclare le cercle des médecins.Cette demande va dans le sens de la vaccination obligatoire du personnel de santé voulue par la ministre Vandenbroucke (lire page jdM N°2689). Bien qu'une troisième injection pour l'ensemble de la population - à laquelle le ministre flamand de la Santé Wouter Beke est favorable - ne serait pas scientifiquement justifiée. Du moins selon le Pr Dirk Ramaekers, chef du groupe de travail fédéral sur la vaccination. L'Institut Rega de Louvain, par l'intermédiaire du professeur Johan Neyts, pense également qu'il serait préférable d'attendre un vaccin Covid 2.0 amélioré.Enfin, il est remarquable que deux organisations de médecins idéologiquement diamétralement opposées, l'Absym et Domus Medica, arrivent à la même conclusion. En réaction au rapport favorable à la vaccination par les pharmaciens - qualifiée de " coup de massue" par les médecins -, l'Absym estime que la vaccination généralisée et obligatoire de la population est la meilleure solution. Le président de Domus Medica, Roel Van Giel, a également plaidé en ce sens suite à la volonté affichée d'un médecin généraliste de refuser des patients non vaccinés.