...

Une première recherche menée par l'université louvaniste montrait déjà que cette hormone avait des effets positifs sur des hommes adultes autistes. Il s'agit ici de la première étude portant sur des enfants autistes, âgés de 8 à 12 ans. Au total, près de 80 enfants flamands, 63 garçons et 16 filles, y ont participé. Une moitié faisait usage d'un spray nasal à base d'ocytocine, une hormone naturelle créée par le cerveau, tandis que le reste utilisait un placebo."Établir des interactions sociales peut être stressant pour les enfants et les jeunes atteints d'autisme", explique la professeure Kaat Alaerts, du groupe d'étude de revalidation neurologique de la KU Leuven. "L'usage d'ocytocine, qui peut être facilement administrée via un spray nasal, est pour eux une piste prometteuse pour mieux gérer le stress et les interactions sociales." Le groupe d'étude a prêté attention aux effets sociaux et comportementaux mais également biologiques et physiologiques engendrés par la prise d'ocytocine. "Nous n'avons observé aucune différence en termes de fonctionnement social entre les enfants ayant reçu de l'ocytocine et le groupe de contrôle ayant reçu un placebo", explique Nicky Daniels, une chercheuse doctorante. "Les effets du traitement variaient fortement. Nous avons constaté, via l'imagerie médicale, que l'ocytocine avait, sur une partie des enfants, un effet sur les zones du cerveau actives en cas de peur et de stress. Ces enfants ont également montré des améliorations comportementales plus marquées."Il a également été constaté que l'administration de l'hormone rendait l'organisme plus sensible à cette substance. "Le fonctionnement de l'ocytocine dépend des récepteurs accessibles dans les cellules: plus il y a de récepteurs plus l'ocytocine peut avoir un effet", selon Matthijs Moerkerke, chercheur doctorant. "L'administration répétée d'ocytocine augmente le nombre de récepteurs disponibles et stimule ainsi le système d'ocytocine de l'organisme. Les enfants deviennent ainsi plus réceptifs aux effets positifs de réduction du stress." Si les premiers résultats montrent des effets positifs, une enquête devra encore être réalisée pour déterminer l'ensemble des possibilités thérapeutiques de l'ocytocine. Les chercheurs ne sont, en outre, pas encore en mesure de déterminer la durabilité des effets de cette hormone sur le cerveau.Belga