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Les spécialistes ont d'abord trouvé un moyen de cultiver les cellules souches embryonnaires afin de produire des cellules cardiaques progénitrices, puis de les purifier à 95 %, et enfin de les intégrer à une espèce de colle naturelle, un patch de fibrine composé de fibrinogène additionné de thrombine. La procédure chirurgicale en elle-même consiste en la fixation du patch sur la zone infarcie du myocarde, sous un lambeau de péricarde maintenu par quelques points de suture. Surnommée " l'opération du kangourou " par ses auteurs, cette procédure, qui n'a duré qu'une dizaine de minutes s'est faite, pour des raisons éthiques, à l'occasion d'un pontage coronarien. Il n'était pas question pour les médecins de réaliser l'opération à coeur battant rien que pour cette greffe qui est encore expérimentale. Comme lors de tous les essais précédents de thérapie cellulaire, les cellules greffées ont disparu au bout de quelques semaines. Ce laps de temps leur a suffi à libérer les facteurs de croissance et les cytokines nécessaires à la réparation des tissus environnants. Même s'ils se gardent de tout triomphalisme, les médecins se réjouissent des résultats obtenus. La greffe est bien tolérée. De plus la patiente a bénéficié d'une amélioration de certains paramètres cardiaques, elle a regagné en autonomie et s'essouffle moins qu'avant.