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Le journal du Médecin : Quelles sont les origines du projet ?Pascal Cousin : Tout d'abord, un constat : les maladies chroniques se développent et, dans le même temps, les durées d'hospitalisation se réduisent. Aux Cliniques de l'Europe, nous voulons garder le lien avec le patient et assurer une bonne qualité de suivi des soins.Ensuite, nous sommes confrontés à pas mal d'initiatives individuelles qui nous ont été proposées, que ce soit par des éditeurs de logiciels, des fournisseurs d'appareils médicaux et autres. Au niveau informatique, nous nous retrouvions avec des demandes de connexions multiples et, au niveau de l'identification des patients, chacun y allait de sa propre initiative. Ce qui n'est pas bon d'un point de vue sécurité des données et du contrôle des accès.Avec la direction, nous avons mené une réflexion de fond. Nous avons recherché une solution qui permet d'assurer innovation, modernité et pérennité. Nous avons décidé de créer un hub de services, un concentrateur unique qui permet de gérer ces constats. De là est née la plateforme Ibis pour " Integration backbone for IT Services ".Quelles sont les différences avec d'autres portails ?Notre portail propose un regroupement de multiples services qui en fait son originalité sur le marché belge. Le portail est notamment accessible sept jours sur sept et 24h/24 et où que l'on soit (en France, aux États-Unis,...).Quels sont les services proposés ?Il y a des services génériques, tels que la prise de rendez-vous et la vidéoconsultation.Il y a également des services spécialisés, tels que le suivi de la déficience cardiovasculaire à domicile dans cette première version. Le patient peut, à partir de son domicile et en se connectant à la plateforme, prendre des paramètres et les transmettre, sa pression sanguine et son poids par exemple). Pour ces services spécialisés, le médecin en charge du patient devra considérer que ce dernier est éligible pour utiliser le service et qu'il puisse y avoir accès à partir du portail. Ce qui crée une interaction entre le spécialiste et le patient via la plateforme.Un dashboard est également présent. Le patient peut y consulter ses paramètres généraux (poids, tension artérielle). Dans la V2, ce dashboard sera accompagné de graphiques.Il y a évidemment les données relatives aux examens passés : les résultats de laboratoire, de l'imagerie médicale, les rapports de consultation, les données de vaccination réalisées aux Cliniques de l'Europe et les prescriptions médicamenteuses, dont les prescriptions de sortie.Enfin, les données administratives. Cela concerne les factures. Dans un avenir très proche, nous proposerons un système de QR Code qui permettra le paiement en ligne.Quelles sont les attentes des Cliniques de l'Europe par rapport à l'utilisation de ce portail, sachant que la littératie digitale des citoyens est très variable ?C'est un changement de paradigme. Il faut conscientiser le patient qu'il est au centre de la prise en charge de sa santé. C'est quelque chose qui va rentrer dans les moeurs. D'une part, cela nous lie aux patients. D'autre part, cela permettra l'ouverture vers d'autres soignants de la première ligne, notamment les infirmières et infirmiers à domicile et le médecin généraliste.Dernier mot concernant la sécurité : comment est sécurisée la plateforme ?L'accès se fait via la eID card ou itsme. Cela nous permet d'identifier le patient et de s'assurer que c'est bien lui qui est derrière l'écran.Nous travaillons également sur une identification forte pour les patients qui n'ont pas d'eID card ou itsme - les patients étrangers, les personnes dépendantes ou mineures. Dans ces deux derniers cas, il serait opportun de donner accès au portail aux parents ou au médecin traitant.