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Soigner la population. Former les futures générations de soignants. Faire avancer la recherche. Ces missions requièrent des supports techniques et administratifs dédiés. La réalité est tout autre.Les soignants sont accablés par des dérives managériales, entraînant départs massifs et pénuries. La crise s'intensifie. Les outils technologiques, bien que coûteux, sont obsolètes. Les institutions de soins affichent un retard marqué, à la fois démocratique et technologique, face à l'évolution sociétale.En réponse, des directions instrumentalisent le manque de moyens pour justifier des coupes budgétaires se répercutant sur les soignants et pour solliciter, sans discernement, davantage de moyens publics sans analyse préalable des coûts engendrés par leurs propres structures. Cette attitude favorise une culture d'opacité, de concentration du pouvoir et de conflits d'intérêt permettant tous les abus. La particratie gangrène la gouvernance de nos institutions de soin. Sous influence politique, la course aux ressources publiques prime, souvent en dépit du bon sens. Des sommes astronomiques sont allouées aux hautes directions et aux conseil d'administration, ainsi qu'à la défense d'intérêts éloignés des missions initiales, via des entités nébuleuses, fédérations et associations faîtières, méconnues du grand public et des soignants.À la Délégation des médecins francophones en formation (Demeff), nous refusons ce logiciel du manque de moyens justifiant l'inaction - de la prise en otages des soignants et de la population contre subvention. En deux ans, avec une équipe bénévole et sans aide publique, nous avons démontré l'efficacité de notre approche.Parmi nos réalisations, citons l'élaboration de dossiers d'expertise pour les jeunes médecins, la défense de nos intérêts face à des fédérations hospitalières professionnelles, et le développement d'une application mobile qui surpasse largement celle financée par l'Inami à hauteur d'un million d'euros. Et pourtant, le pouvoir politique et public semble réfractaire à s'inspirer de notre expérience. Plus inquiétant, il est impuissant face aux manoeuvres politiciennes de certaines institutions de soins qu'il subventionne. Récemment, une institution universitaire bruxelloise a publiquement contredit le ministre de la Santé, tandis qu'une fédération hospitalière a encouragé ses membres à passer outre un arbitrage du ministre de l'Emploi.Ces comportements transgressifs révèlent une particratie toute puissante prête à sacrifier la qualité des soins et le bien-être des soignants pour protéger ses privilèges, ignorant les nécessités sociétales. Seul un engagement courageux et transpartisan de nos ministres en faveur d'une réforme structurelle, couplé à la mobilisation de toutes les forces constructives, permettra de surmonter ces influences contre-productives actuellement à l'oeuvre dans nos institutions de soins.Nous demandons à la presse d'initier une enquête journalistique sur l'organisation et le financement particratique des institutions de soins de notre pays. Du ministre Vandenbroucke, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, nous sollicitons un état des lieux des subventions publiques allouées et de leur impact réel sur les missions essentielles. Du secrétaire d'État Dermine, chargé de la Politique scientifique et adjoint au ministre de l'Economie et du Travail, nous sollicitons avec insistance une entrevue pour présenter notre travail, exposer nos propositions et envisager une collaboration future.