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La firme américaine planche notamment sur la mise au point d'un bracelet très particulier qui serait capable de détecter très précocement le cancer.Le principe est ingénieux et, en, apparence très simple. Le patient doit ingérer des nanoparticules sous forme de comprimés qui partent en reconnaissance dans l'organisme pour mesurer les changements biochimiques annonciateurs d'une tumeur et agir comme des " mouchards " de cellules cancéreuses. Ces nanoparticules sont aussi capables de s'agripper aux cellules malignes qu'elles ont détectées et de les illuminer selon un procédé bien connu de bioluminescence.C'est à ce moment-là que le bracelet " intelligent " entre en jeu. Doté d'un aimant, il attire sous le poignet de l'utilisateur les nanoparticules fluorescentes et les cellules cancéreuses et, en théorie, il est à même de poser un diagnostic en évaluant l'intensité de la luminosité à travers la peau, grâce à un dispositif portable.Un véritable casse-tête sachant que la peau humaine présente des caractéristiques très variées en termes d'épaisseur, mais aussi de couleurs, qui peuvent influer sur la fluorescence des nanoparticules et donc sur l'efficacité du bracelet. Raison pour laquelle Google X a aussi développé un bras bionique, recouvert d'une peau en partie synthétique et en partie humaine, prélevée sur des volontaires. Ce bras va lui permettre de tester le procédé.Prometteur et ambitieux, ce projet n'en est encore qu'au stade expérimental car d'autres problèmes se posent. Il convient en effet de déterminer la quantité de nanoparticules à ingérer, de s'assurer de leur innocuité sur le long terme, de confirmer la validité des capteurs du bracelet, d'offrir à cet objet une autonomie suffisante, d'empêcher le déclenchement de fausses alertes, de rassurer la population quant au traitement et à la confidentialité des données qui seront recueillies et surtout de valider le concept dans le cadre d'essais cliniques chez l'animal puis chez l'Homme.Si certains médecins et spécialistes du cancer ne cachent pas leur scepticisme, considérant notamment que la détection de signaux à travers la peau est beaucoup plus approximative qu'une analyse à partir d'un prélèvement sanguin, chez Google X, l'enthousiasme est de mise." Nous essayons de changer la médecine ", explique Andrew Conrad. " Jusqu'à présent, elle a été réactive et ponctuelle, le patient se rendant chez son docteur quand il a mal. Notre rêve est qu'elle devienne proactive et préventive. " Optimiste quant à la concrétisation de ce projet futuriste, il préfère parler en termes d'années plutôt que de décennies.Reste à voir si l'idée de porter un accessoire surveillant de manière permanente l'apparition d'un éventuel cancer n'est pas plus angoissante que rassurante...