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" Afin de procéder à une analyse approfondie, les 20.000 quartiers (secteurs statistiques) de Belgique ont été répartis en dix catégories basées sur le revenu fiscal médian (données de Statbel, l'office statistique du gouvernement). Les 4,5 millions de membres de la MC sont classés, en fonction de leur adresse, dans l'une de ces dix catégories, de sorte qu'une distinction peut être faite entre les membres qui vivent dans des quartiers pauvres et ceux qui vivent dans des quartiers riches. "Les chercheurs ont ensuite croisé ces données avec l'état de santé des membres ANMC soit près d'un Belge sur deux." Les résultats de l'étude montrent que les personnes vivant dans les quartiers pauvres sont 1,8 fois (80%) plus susceptibles de mourir dans l'année (toutes causes confondues) que celles vivant dans les quartiers les plus riches. Les personnes qui vivent dans des quartiers pauvres ont également un risque plus élevé de développer diverses maladies chroniques et ont donc un état de santé général moins bon. Par exemple, les résidents des quartiers les plus pauvres ont un risque accru de 51% de souffrir du diabète que les résidents des quartiers les plus riches. Ils sont également un risque accru de 59% d'être en incapacité de travail pendant au moins trente jours, ce qu'on appelle l'incapacité primaire. Le risque d'invalidité est, quant à lui, 2,5 fois (150%) plus élevé pour les personnes vivant dans les quartiers les plus vulnérables par rapport à celles qui vivent dans les quartiers les plus riches. "Les personnes des quartiers pauvres reportent également davantage les soins comme une visite chez le dentiste (elles ont 70% de risque de le faire pendant 3 années consécutives par rapport aux personnes vivant dans les quartiers riches).C'est l'inverse pour le recours à l'hôpital : " Les habitants des quartiers les plus pauvres ont un risque accru de 23% d'être admis dans un hôpital et de 39% de se retrouver aux urgences que les habitants des quartiers les plus riches. " Une indication qu'avec la baisse des revenus le besoin en soins lourds s'accroît. De même les plus pauvres vont plus chez le psychiatre et les plus riches davantage chez le psychologue, ce dernier étant beaucoup moins (ou pas) remboursé.Les " pauvres " consomment plus d'antidépresseurs (26% de plus que dans les quartiers les plus riches) ou des antipsychotiques (160% de plus). " De plus, le risque d'hospitalisation psychiatrique est 2,8 fois plus élevé dans les quartiers les plus pauvres que dans les plus riches. Le risque d'admission dans une initiative d'habitation protégée (IHP) est 14,7 fois plus élevé, et même jusqu'à 31 fois plus élevé si l'on regarde le risque d'admission dans une maison de soins psychiatriques (MSP) et ce principalement pour les personnes qui vivent dans les quartiers les plus pauvres. "Maintenant que faire ?La Mutualité chrétienne préconise " que le gouvernement fédéral mette en place une méthodologie pour lutter contre les inégalités de santé en proposant des objectifs de santé publique mesurables à atteindre (SMART) afin de mieux coordonner l'effort collectif dans tous les domaines politiques (Health in All Policies) ".La MC regrette qu'il n'existe actuellement, en gros, qu'une distinction entre BIM (bénéficiaires de l'intervention majorée) et non-BIM, distinction pas suffisamment " fine " d'ailleurs pour établir la capacité financière réelle d'un patient.Enfin, la santé ne peut être prise isolément : " Le revenu disponible, les conditions de travail, de logement, la qualité de l'environnement proche, le réseau social, la capacité à financer des loisirs, sont autant de facteurs qui jouent un rôle sur l'état de santé. La santé doit donc être envisagée de manière très large et non réduite à un seul domaine de compétence. La question de l'impact sur la santé devrait être décisive dans toute politique publique et quel que soit le domaine de compétence. "