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L'hiver dernier, la saison de la grippe a débuté plus tôt que d'habitude et connu un pic à la fin de l'année 2022, causant une surmortalité entre début décembre et mi-janvier. Si cette grippe saisonnière a été considérée comme "modérée", il s'agissait bien d'une "épidémie". Or, durant cette période, moins de 60% des Belges de plus de 65 ans ont été vaccinés contre la grippe. Un taux trop faible selon Marc Van Ranst. "C'est l'outil de prévention le plus efficace pour réduire la charge de morbidité. Il est important que le plus grand nombre possible de personnes âgées ou issus de groupes vulnérables, ainsi que leurs proches, se fassent vacciner à temps."Selon les dernières données fournies par Sciensano, le nombre de cas de grippe en Belgique est actuellement plus faible que ces cinq dernières saisons. "Cela s'explique certainement par le temps chaud et ensoleillé de ces dernières semaines. Le nombre de cas risque de remonter prochainement. On voit également que la charge de travail des médecins généralistes augmente", confirme Marc Van Ranst. Les cas de Covid sont également remontés en août et début septembre "mais les autres infections respiratoires augmentent plus fortement ces dernières semaines", ajoute le professeur de la KU Leuven.Avec le retour du temps automnal, le nombre de cas de grippe devrait donc poursuivre sa hausse. D'où cette sensibilisation à la vaccination pour éviter les complications des suites de ce virus. Le Dr Girard rappelle les conséquences de celui-ci sur les personnes à risque. "Cela peut mener pour les personnes touchées à une aggravation de la 'fragilité'. Par exemple, une personne âgée qui vivait jusqu'ici en parfaite autonomie peut connaître une longue convalescence et perdre cette autonomie par la suite. Il y a également des risques de surinfection, de complications et de déclin fonctionnel", explique-t-elle.Les groupes à risque sont les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes au deuxième ou au troisième trimestre de leur grossesse pendant la saison de la grippe, les personnes en institution, les enfants avec des traitements chroniques et toute personne qui souffre d'une maladie chronique, le personnel du secteur des soins de santé et celles et ceux qui vivent sous le même toit qu'une personne à risque.Le Dr Girard rappelle par ailleurs qu'il est toujours possible de se faire vacciner contre la grippe et contre le Covid-19. "On ne doit pas choisir. Les deux sont importants pour les groupes à risque", ajoute Marc Van Ranst.Cette année, le vaccin peut être administré tant par les médecins généralistes que par les pharmaciens. L'administration du vaccin en pharmacie a été retardé de quelques jours à la suite d'une demande du Vlaams Belang à la commission Santé de la Chambre. Du côté de la SSMG, le Dr Girard confirme ne pas être contre cette nouvelle mesure: "Il n'y a pas d'opposition scientifique à la vaccination par les pharmaciens, à condition qu'ils soient bien formés et que le vaccin soit bien enregistré sur les plateformes Vaccinnet (en Flandre) ou E-Vax (en Wallonie et à Bruxelles)", explique-t-elle.Environ deux millions de doses du vaccin sont disponibles pour cette saison.BELGA