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Le but visé par les associations est d'arriver à une meilleure prévention de l'excision dans le pays, où 13.112 filles et femmes sont très probablement excisées et 4.084 sont à risque de l'être, selon les derniers chiffres livrés par le SPF Santé publique et datés de décembre 2012.Les efforts doivent se concentrer sur la région de Bruxelles-Capitale ainsi que les provinces d'Anvers et de Liège, principales concernées par la problématique de l'excision, selon le GAMS. Tandis que les pays d'origine des groupes culturels les plus sensibles en Belgique sont la Guinée, la Somalie et l'Egypte.Le kit contient plusieurs outils, dont un "guide d'entretien" qui donne des moyens d'approche de la famille et de la fille, un modèle d'engagement sur l'honneur à ne pas faire exciser son enfant, un modèle de certificat médical qui peut être rédigé après examen, avant un départ et au retour de vacances chez la famille, un guide afin de reconnaître les signes de risque et savoir comment y répondre ou encore un passeport "STOP MGF" qui présente les textes de loi en vigueur en Belgique en différentes langues à présenter à la famille d'origine dans un but dissuasif.L'outil a été conçu par les associations spécialisées dans la lutte contre les MGF, INTACT, CL-MGF et GAMS. Déjà en circulation du côté francophone, il a été transposé en Flandre avec l'aide des associations réunies au sein du Vlaams Forum Kindermishandeling.Plus de 1.500 kits en français ont été distribués en 2014. Cette année, 2.000 kits seront fournis en néerlandais et 2.000 en français, indique Mme. Richard. Le GAMS et INTACT proposent également des formations, à la demande des professionnels."Avec cet outil, on se concentre sur les professionnels. Ceux-ci vont transmettre les informations aux groupes cibles. Les familles peuvent ensuite sensibiliser elles-mêmes leur communauté", explique Christine Flamand, juriste chez INTACT."Le sujet reste tabou", regrette le directeur de l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, Michel Pasteel. "Nous constatons que la législation est souvent méconnue et que son application reste difficile car elle s'attaque à un phénomène clandestin."Depuis l'entrée en vigueur en novembre 2000 de la loi qui condamne la pratique et la tentative d'excision, aucune condamnation n'a été prononcée en Belgique. Les associations pointent donc l'importance de la prévention: "il y a eu quelques poursuites, mais pas de condamnation", indique Mme Flamand. "Aucun cas n'a été jusqu'au bout de l'instruction. Trouver les preuves en matière de tentative d'excision est très difficile."Selon les estimations de l'OMS, plus de 130 millions de femmes et filles sont victimes de mutilations génitales dans le monde.