L'endométriose touche environ une femme sur dix en âge de procréer. Il n'existe pas de registre belge pour recenser le nombre exact de personnes diagnostiquées avec cette maladie gynécologique, mais on lui porte désormais davantage d'attention.
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De plus en plus de praticiens sont à l'écoute des symptômes des patientes, estime le Dr Maxime Fastrez, gynécologue et directeur de la Clinique de l'endométriose de l'Hôpital Erasme (HUB), à l'occasion de la prochaine journée internationale de sensibilisation à cette maladie (28 mars). L'endométriose se caractérise par le développement de tissus qui ressemblent à de l'endomètre en dehors de la cavité utérine. Les symptômes les plus typiques sont des douleurs de règles anormalement importantes ou/et des problèmes de fertilité. "On entend encore beaucoup trop souvent la phrase 'c'est normal d'avoir mal pendant ses règles', mais cette attitude a tendance à se marginaliser", explique le Dr Fastrez, qui souligne qu'on parle davantage de la maladie et qu'on examine désormais avec plus de minutie les patientes qui se présentent avec des symptômes d'endométriose.Une étude pour déterminer le nombre de personnes atteintes d'endométriose est en projet, mais les résultats ne devraient être connus que dans quelques années, ajoute le directeur de la Clinique de l'endométriose, confirmant une information de l'ASBL Toi mon endo. "L'endométriose est une pathologie qui a souvent été négligée et qui est enfin prise au sérieux", déclare encore le Dr Fastrez, insistant sur les répercussions que peut avoir la maladie sur la qualité de vie des patientes, qui sont notamment souvent confrontées à l'incompréhension de la société face à leur absentéisme scolaire ou professionnel. Cette maladie "mérite que l'on s'y attarde de façon multidisciplinaire", plaide-t-il.Les interventions pour les personnes qui ont de l'endométriose sont multiples, explique le gynécologue. Elles peuvent consister en un traitement médical dont le principe est de mettre le cycle menstruel au repos à l'aide de contraceptifs hormonaux ou de tout type de traitement qui provoque une aménorrhée (absence de règle). Pour les formes de la maladie qui ne répondent pas à ces traitements médicaux, il faut se tourner vers la chirurgie et l'ablation de toutes les lésions d'endométriose qui se sont développées à l'extérieur de l'utérus. En complément, il existe de nombreux traitements paramédicaux qui accompagnent les patientes. Les interventions médicales et chirurgicales sont prises en charge par la Sécurité sociale. Des progrès restent à faire concernant le remboursement de la pilule contraceptive, qui s'interrompt après 25 ans, ou la prise en charge paramédicale, qui est mal remboursée alors qu'elle est primordiale dans le parcours de soin des patientes. "C'est vraiment quelque chose sur lequel on doit travailler", conclut le médecin.À l'occasion de la journée de l'endométriose, le documentaire "Below the Belt" sera projeté en avant-première au cinéma Palace de Bruxelles, à l'initiative de l'ASBL Toi mon endo, en partenariat avec la Cocof et la Clinique de l'endométriose. Produit par Hillary Clinton, le film expose "les tabous sociétaux, les préjugés sexistes, les médecins mal informés et les systèmes de santé défaillants".BELGA