...

Cependant, l'évolution du taux de participation à ces élections, qui se déroulent désormais tous les cinq ans, révèle un problème majeur. D'un taux significatif de 70 % de votants en 1998, nous sommes passés à 24 % à peine en 2018. En d'autres termes, ces cinq dernières années, les organisations professionnelles n'ont donc représenté qu'un médecin belge sur quatre.Compte tenu des implications des décisions importantes prises au sein de ces instances selon un modèle de concertation entre les organisations professionnelles et les organismes assureurs (p. ex. réforme de la nomenclature, New Deal pour la médecine générale), il est souhaitable et indispensable qu'une plus grande proportion de médecins s'exprime par le vote. Où est-ce que le bât blesse ?Une partie de l'explication réside sans doute dans la représentativité des médecins éligibles. Davantage de médecins actifs dans la pratique clinique seraient probablement plus à même de traduire les besoins du terrain en réformes. Par ailleurs, le nombre croissant de femmes médecins n'est pas encore suffisamment reflété parmi les élus. Une réforme des modalités pratiques de la concertation pourrait sans doute y contribuer, notamment une adaptation du calendrier des réunions et une meilleure efficacité de celles-ci. Des exemples tels que le New Deal, pour lequel des confrères plus jeunes et même des médecins généralistes en formation ont été activement impliqués, sont également une source d'inspiration.Si le taux de participation continue de baisser et que la représentativité diminue encore, des élections telles qu'elles sont organisées actuellement ne seront peut-être plus la voie à suivre, et nous devrons réfléchir collectivement à la manière dont les 75 % de non-votants pourront être représentés au niveau politique. En tant qu'organisme assureur, nous défendons à la fois les intérêts de nos membres et ceux des prestataires de soins de santé, et souhaitons continuer à dialoguer avec les candidats élus, qui, de préférence, représenteront une partie significative des médecins. Cette représentativité renforce la valeur d'une discussion de fond et valide la force de notre modèle de concertation. C'est aussi la seule manière de relever ensemble les défis du présent et du futur ainsi que de poursuivre la construction d'un système de soins de santé durable et de qualité.