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Grâce à des développements technologiques innovants et au recours à l'impression 3D, ces prothèses sont "six fois moins chères" que les appareillages traditionnels, a expliqué mercredi le délégué de cette start-up en République démocratique du Congo (RDC), Germain Boutte, à la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, en visite à l'hôpital Saint-Joseph de Limete, dans la banlieue est de la capitale congolaise.En un temps record d'un mois seulement, l'entreprise a érigé, dans trois conteneurs, et mis en service un des plus grands centres de prothèses au monde, avec une capacité de fabrication de 5.000 prothèses par an, à raison de deux par machine et par 24 heures, a-t-il ajouté.Les premiers patients ont ainsi déjà bénéficié d'appareils de haute qualité à un coût abordable. Ces prothèses sont faites "100% sur mesure", a encore indiqué M. Boutte.Il a présenté à la cheffe de la diplomatie belge quelques patients ainsi équipés, dont une jeune fille amputée d'une jambe à la suite d'un accident de la route et qui a ainsi recouvré de la mobilité.La confection de telles prothèses se déroule en trois temps: d'abord la prise d'une empreinte du membre, réalisée avec une simple caméra de visualisation, qui peut être faite à distance, puis la modélisation, avec un logiciel gratuit, et enfin l'impression 3D (ou fabrication additive). Les patients ont le choix entre quelques couleurs.Un prothésiste congolais, Josué Mbonga, qui dirige les opérations, a expliqué à la ministre la manière d'ensuite monter la nouvelle jambe ou le nouveau bras. Les patients sont aussi aidés à apprendre à se mouvoir sur un petit terrain d'exercices pour entamer leur réadaptation.Tout cette mini-usine tient dans trois conteneurs, avec des machines alimentées par des panneaux photovoltaïques et des batteries, lui assurant une empreinte réduite et une grande autonomie, a encore souligné M. Boutte."Ces ateliers peuvent être utilisés partout, même dans des endroits difficiles d'accès. À terme, nous pourrons également déployer cette solution dans des zones de guerre, comme en Ukraine par exemple, ou dans des régions touchées par des catastrophes naturelles", a affirmé l'un des trois cofondateurs de Ugani Prosthetics, Florian Vallaeys, cité par un communiqué.Ugani Prosthetics a été fondée en 2021 et est déjà présente au Kenya. Son centre de Kinshasa vise à intensifier ses efforts pour améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de handicaps physiques en RDC. Ce projet a été financé par le programme Finexpo, une collaboration entre les services publics fédéraux (SPF) Affaires étrangères et Finances, qui vise à soutenir l'exportation de biens et produits belges. Ugani Prosthetics eenvisage de s'établir aussi au Népal.En RDC, plus de 10% de la population vit avec un handicap."Notre mission est de mettre fin à la stigmatisation des personnes handicapées et de les intégrer pleinement dans nos communautés. Nous sommes conscients que le nombre de personnes handicapées augmentera à l'avenir, et notre travail est essentiel pour atteindre ces populations mal desservies et restaurer leur dignité et leur humanité", estime Ugani Prosthetics.BELGA