...

Ses rapports sont généralement examinés à la loupe, et cette année ne fait pas exception.Dans sa mouture 2014, le biologiste clinicien malinois, qui est aussi président du groupe de direction de l'accréditation et membre de la commission de planification, s'est penché notamment sur la densité de médecins. Il dispose en effet d'un matériel récent aux places qu'il occupe. Il peut objectiver la discussion même si, comme il le souligne, à la commission de planification, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît. Outliers Prenons par exemple les plus récentes statistiques de l'Inami (1er février 2015) sur le nombre de médecins, spécialistes, généralistes et stagiaires dans notre pays. Chaque médecin ayant eu au moins un contact avec l'Inami pour une remboursement au cours de l'année 2014 y est répertorié. Ils sont environ 46.000 médecins dans le cas.Le Dr Moens a divisé ce chiffre par le nombre de Belges (11.150.156 au 1er janvier 2014) et les a partagés entre les deux communautés linguistiques. Les résultats sont remarquables. La densité totale de médecins en Belgique se monte à 42,57 médecins pour 10.000 habitants. Dans la partie francophone, on arrive à 49,06/10.000 habitants contre 37,96/10.000 en Flandre. C'est déjà en soi une énorme différence.Le nombre de disciplines qui sont comparables au nord et au sud du pays est très limité: la médecine physique, par exemple (0,47/10.000 de différence). Pour l'essentiel, la densité médicale est plus importante côté francophone. Les outliers (lire graphique) se trouvent notamment en gynécologie-obstétrique, médecine interne, médecine aigüe/d'urgence et pédiatrie. Avec 2,00 pédiatres pour 10.000 habitants, la Belgique francophone se situe à une densité presque deux fois plus importante que la partie flamande du pays (1,17/10.000).Une des raisons de cette différence vient du fait que Bruxelles compte plusieurs gros hôpitaux universitaires dont les services fonctionnent avec une main-d'oeuvre meilleur marché (les assistants).En médecine générale, la situation est significative également (lire graphique) bien que moins spectaculaire. Le filtre de Marcourt : " Une honte " Dans ces conditions, Marc Moens considère que la proposition de Jean-Claude Marcourt de mettre en place un examen seulement après le 1er BAC est "une honte". Dès qu'un étudiant en réussite mais busé ira devant le Conseil d'Etat, celui-ci lui donnera raison, estime Moens. En effet, le Conseil d'Etat a déjà rejeté un tel système (les fameux reçus-collés). "La vérité c'est que Marcourt ne veut pas une réelle solution. "Au GBS et à l'Absym (dont Moens assume la vice-présidence), on pense que la seule solution est l'examen d'entrée. "Une limitation est, quoi qu'il en soit, absolument nécessaire. Dans le cas contraire, trop d'étudiants ne se feront pas la main sur suffisamment de patients et n'auront pas assez de pratique. Par exemple, après 6 ans de chirurgie, un jeune chirurgien n'aura jamais réalisé une opération tout seul."