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On savait déjà sans pouvoir l'expliquer que les hommes sont plus susceptibles de développer des formes sévères de COVID-19. Une précédente étude (2) menée à la source de l'épidémie à Wuhan avait notamment montré que 72,9% des patients décédés étaient des hommes.Une nouvelle recherche chinoise confirme que si les hommes et les femmes ont la même probabilité de contracter le SARS-CoV-2, les malades masculins sont nettement plus susceptibles de souffrir des effets graves de la maladie et d'en mourir.Le Dr Yang et ses collègues ont donc analysé plusieurs ensembles de données soit celles concernant un groupe de 43 patients soignés par l'équipe même, une cohorte de 1 056 patients diagnostiqués COVID-19 dont 37 n'ayant pas survécu et un ensemble de 524 patients atteints du SRAS en 2003 parmi lesquels 139 sont décédés, sachant que les deux virus SARS-CoV-2 et le SRAS attaquent les cellules via le même récepteur.Leur analyse confirme les deux facteurs de risque majeurs de sévérité et de mortalité déjà identifiés, à savoir l'âge et la présence de comorbidités, aussi bien chez les patients COVID-19 que SRAS. Les auteurs constatent aussi que l'âge et le taux d'infection sont similaires chez les hommes et chez les femmes dans tous les ensembles de données, mais ils relèvent une tendance nette chez les hommes à développer une forme plus grave de la maladie. Dans l'ensemble de 1 056 patients, 70,3% de ceux qui sont décédés sont des hommes, ce qui signifie que le taux de mortalité des hommes est 2,4 fois plus élevé que celui des femmes.Dans la sous-analyse des données sur le SRAS, la tendance est similaire, avec un taux de mortalité significativement plus élevé chez les hommes que chez les femmes.Enfin, les niveaux d'ACE2, la protéine impliquée dans l'attaque virale dans le SRAS et le COVID-19, ont tendance à être plus élevés chez les hommes, ainsi que chez les patients atteints de maladies cardiovasculaires et de diabète.Si des recherches supplémentaires sur des échantillon plus importants de patients sont nécessaires pour déterminer exactement pourquoi les hommes COVID-19 ont tendance à avoir un moins bon pronostic que les femmes, quel que soit leur âge, les chercheurs suggèrent que les niveaux plus élevés d'ACE2 peuvent contribuer à expliquer cette différence.(références : (1) Frontiers in Public Health, 29 avril 2020, doi :10.3389/fpubh.2020.00152,(2) American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 3 avril 2020, doi : 10.1164/rccm.202003-0543OC)