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Des chercheurs de l'Ecole de Médecine Yale mettent en garde : les patients apparemment guéris pourraient toujours être contagieux.Leur étude a inclus 16 patients (âge médian 35,5 ans ; extrêmes 3-68 ; 11 hommes) atteints d'un COVID-19 biologiquement confirmé, sous une forme bénigne, qui avait conduit à leur hospitalisation dans un hôpital de Pékin, entre le 28 janvier et le 9 février 2020. Les principaux symptômes chez ces patients étaient la fièvre (14/16), la toux (12/16), des douleurs pharyngées (5/16) ou encore la dyspnée (2/16).Divers traitements ont été administrés au cours de l'hospitalisation, surtout l'interféron alpha associé ou non à d'autres médicaments. La ventilation assistée n'a été nécessaire que dans un seul cas. Tous sont sortis guéris à la fois sur le plan clinique et ...virologique, deux analyses, par RT-PCR espacées de 24 heures au moins, étant négatives.Précisons encore tous les patients ont subi des prélèvements de gorge un jour sur deux après leur admission. Après leur sortie, les patients ont été mis en quarantaine pendant deux semaines à leur domicile et une recherche virale a été effectuée au bout d'une semaine de ce confinement.La durée de la période d'incubation a été évaluée en moyenne à 5 jours et celle de la phase symptomatique à 8 jours. Un patient sur deux (8/16) est resté positif sur le plan virologique et donc contagieux après la disparition des symptômes inauguraux, pendant une durée médiane de 2,5 jours (extrêmes 1 à 8 jours) alors que l'évolution clinique a été similaire pour tous les participants y compris pour un enfant de 3 ans. Autrement dit, le virus a pu rester détectable dans les prélèvements jusqu'à huit jours après la guérison clinique.C'est un résultat important. Certes, il n'est pas prouvé que la charge virale persistante soit suffisante pour contaminer d'autres sujets, mais, selon les auteurs, en cas de légers symptômes respiratoires liés au COVID-19 confirmé, et de confinement au domicile, les patients "guéris" ne sauraient être remis trop vite dans le circuit. Ils recommandent par conséquent une quatorzaine de précaution au domicile pour limiter le risque de propagation du virus.Leur étude doit être complétée par des travaux sur un plus grand nombre de malades et sur des malades plus divers. Qu'en est-il en effet de leurs résultats chez des patients plus âgés, plus vulnérables, atteints de comorbidités ou dont le système immunitaire est affaibli ? Les formes plus sévères n'impliquent-elles pas des délais d'élimination encore plus longs ?(références : American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, 23 mars 2020, doi : 10.1164/rccm.202003-0524LE, and American Thoracic Society, Press Release, 27 mars 2020)