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Ça y est, les francophones ont eux aussi un " vrai " concours d'entrée pour accéder aux études de médecine, comme c'est déjà le cas en Flandre depuis deux ans. Terminé l'examen d'entrée qui avait lieu à deux reprises (juillet et août) depuis 2017 (et pendant 25 ans au nord du pays) : c'est désormais une épreuve unique, organisée fin août, qui " filtre " l'admission au cursus académique de médecine (et de dentisterie).Un ciel de plomb et une drache digne d'un 21 juillet ont accueilli ce vendredi matin les milliers d'étudiants sur le site du Heysel à Bruxelles. À petits pas pressés, mine fermée pour les uns, regard concentré pour les autres, les futurs carabins passent le portillon d'entrée du site barré par trois agents de sécurité. " Bon courage ! ", lance systématiquement l'un d'eux aux jeunes, avec un grand sourire.Quelque 4.379 personnes étaient attendues, 3.755 se sont effectivement présentées (soit 85 % de participation, 25 % avaient déjà pris part à un examen des éditions précédentes). Certains candidats sont arrivés dès 7h30. Tous ont rapidement pu prendre place dans les deux Palais (5&7) réservés pour l'épreuve. Au menu, deux 'rounds' de 3 heures chacun : 40 questions de 9h30 à 12h30, puis les 40 suivantes de 14h à 17h. Les plus rapides ont pu sortir à partir de 11 h le matin, et de 15h30 l'après-midi. Interdiction de sortir du site pendant la pause de midi.Sac fermé sous le banc, rien d'autre sur la table qu'une bouteille d'eau transparente. Le bic est fourni, ainsi que des bouchons d'oreilles. Pas d'ordi, pas de GSM ni même de calculatrice. Pas d'écouteurs, aucun WiFi. Un dispositif permet de détecter d'éventuels ondes. Des " aménagements raisonnables " ont été acceptés par le jury pour 51 candidats (marqueurs fluo en cas de TDAH, nourriture si diabète, etc.). Les deux palais sont organisés en blocs et rangées, sous la surveillance de 350 personnes, dont des jobistes étudiants. Chacun sait ce qu'il a à faire. Un staff médical veille au grain pour les quelques-uns qui, comme les années précédentes lors des examens, ne manqueront pas de tourner de l'oeil. Deux écrans géants diffusent l'heure, tel un compte à rebours.Contrairement à la formule " examen " d'entrée qui préexistait, le concours ne comporte pas de cote d'exclusion (le concours flamand bien : 10/20). Les 1.543 admis en vertu du quota fixé par les autorités (1.366 en sciences médicales et 177 en sciences dentaires) seront classés dans l'ordre décroissant de la note globale obtenue au concours (par filière). Certains pourraient donc avoir " raté ", vu qu'il n'y a plus de note minimale. Un tirage au sort départagera les éventuels ex-aequo. À noter que plus de 900 inscrits au concours étaient des répétants. L'an dernier, 869 personnes avaient réussi l'examen d'entrée.La disparition de la cote minimale rend-elle le stress moins intense ? " Pas sûr, des candidats nous ont dit qu'ils n'aimaient pas le fait d'être désormais mis en compétition ", glisse Fleur Jasoigne, directrice de la communication à l'Ares. " Ils n'ont aussi qu'une chance : auparavant, quand deux examens étaient organisés, une majorité le représentait en août. " Les étudiants (résidents) avaient 15 % de chance de passer les années précédentes, désormais, c'est quasi 50 %. Pour rappel, ce concours est le fruit d'un accord politique entre le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke et la ministre Valérie Glatigny (Enseignement supérieur en FWB), en échange d'une majoration du quota de numéros Inami dédiés aux francophones en fin de cursus (929 pour la médecine en 2029) pour ne plus que certains médecins s'en retrouvent privés. On estime la différence entre le nombre de diplômés et de détenteurs d'un numéro Inami à 1.200 médecins depuis 2017.