...

Dans son dernier bilan, le CPS constate également que les consultations pour accompagner la crise suicidaire, qui avaient connu une forte hausse de 50.9% en 2020, n'ont pas été en baisse non plus en 2021, ce qui indique un nombre de patients toujours aussi important nécessitant un suivi pour idées suicidaires. Quant aux consultations pour accompagner le deuil après suicide (un deuil très traumatique nécessitant un suivi sur le long terme), elles ont connu, elles aussi, une forte hausse de 7% cette année. Dans les deux bilans précédents ( sortis en juin et novembre 2020), le CPS avait déjà conclu que la crise sanitaire était en grande partie responsable de l'amplification du processus des crises suicidaires, reconnaissant que celles-ci sont malgré tout multi factorielles. Les conséquences socio-économiques de la crise ont participé à une augmentation des facteurs de risque suicidaire (instabilité des systèmes de sécurité, faillites, pertes d'emploi, etc.), et de nombreuses personnes en sont ressorties fragilisées. En 2020, le CPS avait constaté une intensification de son activité : 24% d'appels en plus que l'année précédente, aussi bien sur la ligne d'écoute 0800 32 123 que dans les consultations pour l'accompagnement de la crise suicidaire. Une campagne de sensibilisation avait d'ailleurs été lancée, sur la nécessité d'être accompagnés, car c'est le lien avec l'autre qui nous donne du sens à la vie et nous aide à traverser les crises difficiles.En 2021, le centre a reçu 22.000 appels, soit 20% de plus que l'année précédente. Les adolescentes particulièrement touchésCe sont les adolescents qui sont le plus particulièrement touchés, constate le CPS, car nombre d'entres eux voient leurs perspectives d'avenirs se réduirent, explique-t-il. Beaucoup n'ont pas non plus accès à un environnement social solide. Et la souffrance entraine souvent l'isolement. Cette précarité sociale inquiète fortement, insiste le centre de prévention du suicide.Le suicide ne doit pas être un tabouOr le suicide ne doit pas être un tabou, il concerne toutes les tranches d'âges et il est important d'en parler et d'ouvrir le dialogue, explique le CPS. Cela ne risque pas de donner de mauvaises idées, que du contraire. Une souffrance qui ne s'exprime pas s'intensifie, ajoute le centre dans son communiqué. Une personne qui a vraiment des idées suicidaires, sera soulagée d'en parler, explique-t-il, insistant sur l'importance de ne pas laisser les personnes en crise suidaire seules.Enfin dans son bilan, le CPS constate le manque d'un message porteur d'espoir "les difficultés sont bien présentes mais nous allons les surmonter", un message important surtout pour les adolescents pour qui l'avenir se construit maintenant, soutient le CPS.Pour faire face à cet avenir, le CPS a lancé une campagne de recrutement de bénévoles et d'appel aux dons sur les radios Classic 21 et La Première du 31 janvier au 10 février 2022.