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Le VRS (virus respiratoire syncytial) est la deuxième cause de décès chez les bébés de moins d'un an dans le monde, précise le CSS. Selon une estimation, le nombre d'infections par le VRS chez les enfants de moins de cinq ans en Belgique s'élève à environ 14.500 par an, dont 3.200 à 3.600 entraînent une hospitalisation. Sur ces chiffres, environ la moitié des infections et les trois quarts des hospitalisations surviennent chez des enfants de moins de 2 ans. " Comme la plupart des infections surviennent pendant un pic saisonnier de 8 à 12 semaines au cours de la période hivernale (octobre à mars), le système de santé est lourdement sollicité voire surchargé à ce moment-là. Chaque année, il arrive que des enfants devant être hospitalisés soient transférés dans un autre centre, loin de leur lieu de résidence, parce qu'il n'y a pas assez de lits disponibles. "En raison de l'ampleur de la morbidité liée à ce virus, le Conseil souhaite encourager la prévention contre le VRS : pour tous les nourrissons de moins d'un an, indépendamment de la présence de facteurs de risque, au cours de leur première saison épidémique de VRS, et pour les enfants âgés de 1 à 2 ans présentant un risque plus élevé d'infections graves en raison d'autres comorbidités, au cours de leur deuxième saison épidémique de VRS."Jusqu'à présent, seul le palivizumab, également connu sous le nom de marque Synagis®, est actuellement disponible en Belgique. en raison de son coût élevé, il n'est indiqué que pour les patients à très haut risque de complications graves dues au VRS." "Après des décennies de recherche, deux nouveaux médicaments seront bientôt disponibles sur le marché belge : un nouvel anticorps monoclonal (nirsevimab) à administrer à l'enfant, et un vaccin destiné aux femmes enceintes pour protéger leur enfant dès la naissance."Le nirsevimab, connu sous le nom de marque Beyfortus®, a reçu l'approbation de l'Agence européenne des médicaments (EMA) en 2022. Une seule injection suffit pour une protection d'environ 5 mois, réduisant le risque d'infection par le VRS de 75 % et le risque d'hospitalisation de 79 %.Le vaccin maternel, connu sous le nom de marque Abrysvo®, a reçu le feu vert de l'EMA en août de cette année et pourrait être disponible plus tôt en Belgique. Une injection pendant la grossesse (de préférence entre 28 et 36 semaines) pourrait selon le CSS protéger le bébé de la naissance jusqu'à l'âge de 6 mois, réduisant le risque d'infection sévère par le VRS de 69 % et le risque d'hospitalisation de 57 %.Sur base d'une revue de littérature [1] réalisée par le Centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE), le CSS estime que le nouvel anticorps et le vaccin maternel sont des agents préventifs sûrs.Le Conseil Supérieur de la Santé soutient, vu les circonstances, d'ores et déjà l'administration du vaccin au niveau individuel chez les femmes qui accoucheront avant la fin du mois de mars 2024. En attendant que le nirsevimab soit disponible, le Conseil maintient également sa recommandation précédente "d'utiliser le palivizumab pendant la saison du VRS pour les nourrissons présentant un risque élevé de complication face à l'infection par le VRS et remplissant les critères de remboursement".Le nirsevimab et le vaccin maternel seront vraisemblablement tous deux disponibles pour la prochaine saison du VRS en 2024-2025. Cependant, en raison de leur nature différente, il est difficile de les comparer précisément. En outre, à ce jour, le CSS n'a pas de données sur l'administration concomitante des deux agents préventifs.Dans l'attente de données supplémentaires sur la co-administration des deux produits, la durée exacte de la protection et le rapport coût-efficacité, le CSS "se joint donc à d'autres organismes internationaux tels que le JCVI britannique et l'ACIP américain : il autorise l'utilisation des deux produits et laisse la liberté de choix aux prestataires de soins de santé et aux parents, en tenant compte des paramètres spécifiques et de la situation individuelle".[1] https://kce.fgov.be/fr/task-force-therapeutics/autres-antiviraux