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Les mesures visant à limiter l'accès aux centres de bronzage se sont accumulées ces dernières années : interdiction aux moins de 18 ans, entretien préalable avec le gérant du centre qui a pour obligation d'informer le client des risques des rayons UV... Depuis le 1er décembre 2017, les gérants sont en outre tenus de mentionner, sur toute communication, l'avertissement suivant : "L'usage de bancs solaires peut provoquer le cancer de la peau" et ce, "d'une façon apparente et bien lisible, de telle sorte que l'attention du consommateur y soit attirée", précise l'AR. Et plus question de vanter leurs bienfaits éventuels... Ces obligations se sont assorties d'un nombre accru de contrôles : fin décembre, on apprenait d'ailleurs que trois centres de bronzage sur quatre ne respectaient pas les règles en vigueur. Même s'il y a eu une amélioration, celle-ci reste encore largement insuffisante.2017 a été une année bien noire pour le secteur, en particulier avec l'avis du Conseil Supérieur de la Santé (CSS) qui frappait un grand coup en affirmant : "Afin de réduire le risque de cancer de la peau, le CSS préconise une interdiction des bancs solaires ainsi que de tous les dispositifs émettant des UV artificiels accessibles au public.".Ce secteur occupe néanmoins, selon Febelsol, 3.000 emplois directs, ce qui ne permet pas de balayer d'un revers de la main les quelque 800 centres de bronzage du pays. Mais le ministre Peeters entend bien renforcer la législation. C'est ici qu'intervient l'arrêté royal adopté par le gouvernement fédéral le 24 septembre 2017. Le texte prévoit de limiter l'utilisation des centres de bronzage : jusqu'ici rien de nouveau sous le soleil. Par contre, il impose que chaque client désireux de se faire griller sous le banc devra préalablement consulter un médecin qui stipulera son type de peau : les personnes ayant un type de peau 1 (peau la plus sensible) devront alors se voir interdire l'accès au banc solaire... L'article de l'AR mentionne cependant que les centres de bronzage disposant d'un matériel pour déterminer le type de peau du client pourront procéder à cet examen.Dans les deux cas, les fédérations de centres de bronzage ne sont pas d'accord : l'obligation de passer par le médecin pour obtenir ce certificat freinera les candidats au banc solaire. Les fédérations craignent un manque à gagner à la clé, voire la mort du secteur. Quant au matériel pour déterminer le type de peau que le centre pourrait acheter, s'ils ne refusent pas d'emblée l'idée, les représentants du secteur considèrent qu'il n'est pas encore au point...Febelsol s'insurge également contre ces mesures, d'autant que le secteur estime avoir réalisé de grands efforts d'information des clients en formant à ses frais son personnel pour donner les meilleurs conseils. On apprenait ainsi le 29 janvier 2018 que Febelsol, ainsi que les sprl Sunpower et Ergosun, deux grandes enseignes du banc solaires, avaient réclamé le 27 novembre 2017 la suspension et l'annulation de l'arrêté royal auprès du Conseil d'Etat. Le ministre Peeters a réagi la semaine dernière, affirmant : "J'attends la décision du Conseil d'Etat et j'ajusterai la réglementation si nécessaire. En tout cas, je ne laisserai pas la santé des consommateurs être compromise."