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Plus de la moitié des Belges (57%) font la remarque suivante à l'annonce d'une personne qui leur annonce être atteinte d'un cancer du poumon : " Il devait fumer... ". 30% considèrent même que cette personne est responsable de sa maladie. 80% sont conscients que les malades de ce cancer sont souvent mal jugés. Et parmi ces personnes conscientes, 71% considèrent que les malades se le sont infligé eux-mêmes en quelque sorte.Prolong appelle à ne pas juger les personnes atteintes de ce cancer mais de les soutenir dans leur terrible épreuve. Johan Thibo, président de l'ASBL Prolong : " Fumer augmente considérablement le risque de contracter la maladie, c'est vrai. Mais tout le monde peut être atteint d'un cancer du poumon. Ce peut être simplement de la malchance. Quelle qu'en soit la cause, personne ne choisit d'être atteint d'un cancer du poumon. Les patients ont donc besoin de votre soutien et pas de votre jugement. "Suite à ce résultat sondagier, Prolong a pris le parti de lancer une campagne visant à sortir la maladie du tabou qui l'entoure d'autant que novembre est le mois du cancer du poumon, deuxième cancer le plus répandu chez l'homme et troisième chez la femme. " Chaque année, il est diagnostiqué chez environ 9.000 Belges. La maladie est pourtant encore peu connue au sein de la population. Ainsi, plus de deux personnes sur cinq (41%) ignorent que le cancer du poumon est souvent guérissable, alors qu'environ 20% des patients et 30% des patientes surmontent le cancer du poumon. Autrement dit, ils sont toujours en vie cinq ans après leur diagnostic. Il est donc important que le diagnostic soit posé à temps. "Si le tabac augmente grandement le risque d'être atteint de ce cancer, certains malades n'ont jamais fumé ou pas depuis très longtemps. Prolong cite ainsi Leo Stoops (74), ancien présentateur et chroniqueur judiciaire de la VRT qui ne fumait pas depuis 40 ans lorsqu'il a contracté un cancer du poumon en 2009. Ses poumons étaient exempts de trace de tabac mais il estimait devoir se justifier en permanence : " Je précisais systématiquement: 'J'ai attrapé un cancer du poumon, mais ce n'est pas à cause du tabac'. J'avais le sentiment de devoir me justifier auprès des autres."Kristen (55), qui fumait depuis l'âge de 14 ans, a été confrontée non à des jugements mais un langage du corps très clair de fronçage des sourcils accompagnant la remarque : " C'est certainement d'avoir fumé ? ". Sophie Rassart, non-fumeuse, témoigne : " Il y a cinq ans, à l'âge de 50 ans, on m'a diagnostiqué un cancer du poumon. Il s'agissait d'une mutation génétique non héréditaire et sans cause apparente. Par exemple, je n'ai jamais fumé. Les médecins m'ont dit que je pouvais me renseigner sur ma maladie, mais qu'il était inutile d'en chercher la cause, car elle était indéterminable. Je sais cependant que mon type de cancer du poumon représente 5 % de tous les cancers du poumon en Europe. En réalité, ma maladie a été découverte par hasard : j'étais épuisée depuis quatre ans, mais on pensait que j'avais un burn-out. J'avais aussi des douleurs au dos. Lorsque j'ai passé une IRM de ma colonne vertébrale, le médecin a immédiatement repéré des métastases. Elles étaient partout : dans mes intestins, mes os et ma colonne vertébrale... J'étais au stade 4b, et il n'y avait pas de stade 4c. Les médecins ont dit à mon mari que j'avais encore trois à six mois à vivre. Après cinq ans, je suis toujours là. "Outre le tabou qui accompagne la maladie, deux Belges sur trois indiquent " ne pas savoir comment réagir lorsqu'un proche leur indique être atteint d'un cancer du poumon ". " Confrontés à cette incertitude, près de la moitié des Belges (49%) choisissent de ne rien dire ou de ne rien faire, de crainte de commettre une erreur. " Le tabou qui entoure la maladie a une conséquence directe : surprotéger le patient atteint, l'exclure et entraîner son isolement social par la même occasion.Fort du constat qui ressort du sondage, l'association de patients a décidé de mener campagne. L'intitulé est le suivant : " Les personnes avec un cancer du poumon ont besoin de votre soutien, pas de votre jugement ". L'asbl espère ainsi " briser la stigmatisation liée au mésothéliome et au cancer du poumon ainsi que promouvoir l'empathie vis-à-vis des patients et de leurs proches. Le site de la campagne comprend plusieurs témoignages de (ex-) patients et des conseils concrets afin de soutenir les personnes atteintes d'un cancer du poumon ".