Alors qu'un jugement du tribunal du travail de Bruxelles vient d'acter l'inégalité concernant le remboursement de la vaccination contre les HPV (au détriment des garçons et des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes), l'asbl O'YES (Organization for Youth Education & Sexuality) et d'autres acteurs (Institut pour l'égalité de femmes et des hommes, médecins,...) ont décidé d'interpeller, par le biais d'une carte blanche, le gouvernement au sujet de cette inégalité de santé toujours existante.
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Le tribunal du travail de Bruxelles a jugé la semaine dernière que le fait que la vaccination contre le papillomavirus humain ne soit pas toujours remboursée pour les garçons constitue une discrimination. "Cette décision est une grande avancée vers l'égalité", estiment à O'YES et ses partenaires.Le taux de couverture vaccinale de la 2e dose de vaccin contre les HPV est de 47% pour les élèves de 2e secondaire dans l'enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avec une légère différence entre les filles (50,2%) et les garçons (45,4%), ressort-il d'une étude mentionnée dans la carte blanche. "L'objectif du programme HPV étant d'atteindre 80% de couverture chez les jeunes filles. Nous sommes loin du résultat espéré", notent les signataires. "Malgré l'augmentation récente du taux de vaccination et bien que la sous-estimation des chiffres présentés soit connue, les taux de couverture vaccinale contre le HPV restent encore trop bas", regrettent-ils.La carte blanche fait par ailleurs référence à une autre étude qui permet, elle, de mettre en avant les trois principales raisons pour lesquelles les jeunes ne se vaccinent pas: un manque d'information sur la vaccination contre les HPV, une réticence de la part de certains parents et un prix élevé. "Une plus grande sensibilisation est donc nécessaire pour améliorer le taux de couverture, mais cela ne résoudra pas l'inégalité de santé liée au genre concernant l'accès au vaccin", pointent O'YES et les autres acteurs du secteur.Selon la réglementation, les filles et les garçons peuvent en effet se faire vacciner via le programme scolaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles jusqu'à 15 ans. Ensuite, pour les filles qui ont manqué cette opportunité, il existe un remboursement jusqu'à 18 ans via leur médecin traitante et/ou les pharmacies. Mais pour les garçons, cette opportunité n'existe pas: ils paient donc près de 400 euros de plus que les filles pour une vaccination complète."Les HPV sont responsables de la majorité des cancers de la bouche, la gorge, l'anus et le pénis pour lesquels seul le vaccin est une approche efficace", rappellent les signataires. "De plus, les traitements curatifs sont extrêmement mutilants. En outre, vacciner les garçons permet de protéger les filles qui ne sont pas vaccinées et contribue à l'effort collectif de lutte contre les HPV.""Il en est de même pour les hommes gays et bisexuels, ainsi que les autres hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH)", indiquent-ils encore. Alors qu'ils représentent la population la plus touchée avec une fréquence de cancers anaux et de condylomes très élevée, ils n'ont pas accès au remboursement du vaccin."O'YES et ses partenaires plaident donc pour le remboursement de la vaccination pour les garçons jusqu'à 18 ans, un remboursement pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) jusqu'à 40 ans ainsi qu'un remboursement pour les personnes immunodéprimées sans limitation d'âge.Ces revendications rejoignent les recommandations du Conseil Supérieur de la Santé, de même que les recommandations européennes et mondiales.D'après Belga