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Stella Kyriakides, la commissaire européenne à la Santé, avait annoncé mardi matin à son arrivée à une réunion des ministres européens de la Santé qu'elle signerait dans la journée un accord pour l'achat d'"environ 110.000 vaccins", qui seront distribués "aux États membres à partir de la fin de ce mois de juin".En milieu de journée, un porte-parole de la Commission européenne a précisé que cela concernait également, en plus des 27, la Norvège et l'Islande. L'achat, via la nouvelle autorité de réponse aux urgences sanitaires récemment créée au sein de la Commission européenne (l'HERA), porte sur 109.090 doses de vaccins Imvanex, développés par la société Bavarian Nordic. Il s'agit de vaccins de troisième génération qui sont actuellement autorisés au niveau européen contre la variole (smallpox), pour usage chez les adultes uniquement. Mais le virus de la variole et celui de la variole du singe étant similaires, le produit devrait être efficace contre cette maladie qui a fait son apparition début mai en Europe, à partir du Royaume-Uni.Comme le souligne la Commission européenne mardi, certains États européens ont déjà introduit une exemption pour pouvoir temporairement utiliser le vaccin contre la variole pour protéger de la variole du singe. Ce sont ces pays-là qui devraient recevoir les vaccins en premier lieu, en tenant compte également des besoins les plus urgents (nombre de cas), note l'exécutif européen."Nous avons actuellement 900 cas de variole du singe dans l'UE (et espace économique européen, NDLR), et environ 1.400 cas à l'échelle mondiale", indique mardi Stella Kyriakides. "C'est la première fois que l'on utilise des fonds européens pour acheter des vaccins que l'on peut ensuite distribuer aux États membres", souligne-t-elle. Contrairement aux vaccins contre la Covid-19, pour lesquels la Commission avait centralisé les négociations avec les producteurs, l'achat est ici directement effectué par l'UE, avant distribution aux États membres intéressés. Jusqu'à maintenant, 26 États dont la Norvège et l'Islande (non-UE) ont manifesté leur intérêt. Comme l'avait indiqué le ministre de la Santé publique Frank Vandenbroucke fin mai, la Belgique compte également sur cet achat européen. Le gouvernement attend cependant l'avis du National Immunization Technical Advisory Group (NITAG), avait précisé le ministre le 25 mai.En Belgique, 52 cas confirmés avaient été identifiés en date du 15 juin, dernier relevé de Sciensano, essentiellement des hommes adultes.Selon le SPF Santé publique, la Belgique utilise déjà "off label" le vaccin Imvanex pour protéger de la variole du singe dans certains cas très spécifiques, ceux du personnel soignant ayant été en contact à risque avec une personne dont l'infection a été confirmée. Il n'y a en revanche pas encore de directive formelle pour une utilisation plus large de ce vaccin. Le Conseil Supérieur de la Santé a rendu mardi matin son avis sur une stratégie de vaccination contre la variole du singe.Contrairement à d'autres cas isolés détectés en Europe durant les années précédentes, la vague de cas actuelle n'est pas liée à des voyages dans les régions d'Afrique centrale ou de l'ouest où la maladie est endémique, selon l'ECDC, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Cette apparition et la propagation du virus est donc un phénomène nouveau. La plupart des cas sont modérés dans leurs symptômes, mais il est conseillé aux personnes malades de s'isoler un certain temps. La probabilité d'une propagation large dans la population est actuellement jugée faible.Belga