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La phase d'avertissement du plan forte chaleur et pics d'ozone - système mis en place suite à la canicule de 2003 qui avait alors coûté la vie à 45.000 personnes en Europe - a été activée quatre fois au cours de l'été 2022 (15-18 juin, 14-20 juillet, 6-17 août et 22-26 août), contre une seule fois en 2021 et deux en 2020." Durant le troisième épisode (début août), nous avons connu une vague de chaleur, c'est-à-dire des températures maximales supérieures à 25°C pendant cinq jours consécutifs avec au moins trois jours à plus de 30°C. De longues périodes de chaleur (et les jours d'après) sont en général marqués par un excès de mortalité ", souligne Sciensano. Qui ajoute: "Bien que Sciensano n'établisse pas de lien de causalité via le Belgian Mortality Monitoring (projet Be-MOMO), la coïncidence entre la surmortalité et des pics de chaleur et d'ozone est un constat récurrent."La période du 16 mai au 9 octobre 2022 (soit les semaines 20 à 40) a été marquée, pour l'ensemble de la population, par une surmortalité de 2.291 décès (sur un total de 42.383), soit près de 6% de plus que les prévisions contre 3,5% en 2021 et 4,3% en 2020. Cette surmortalité estivale est la plus importante des 20 dernières années, avec un résultat proche de celui des deux semaines extrêmes d'août 2003.Durant les trois dernières phases d'avertissement, l'excès de mortalité a dépassé les 14%, avec des pics enregistrés les 18 juin (326 décès), 19 juillet (323 décès), 14 août (327 décès) et 25 août (324 décès). "Les facteurs de risque météorologiques et environnementaux ont été plus nombreux et intenses que lors des deux étés précédents. Nous avons eu 42 jours de dépassement du seuil d'ozone (>100 µg/m3, moyenne maximale sur 8 heures), contre 17 en 2021 et 34 en 2020. Si nous considérons les Tmax, nous avons eu 45 jours avec des Tmax supérieures à 25°C (18 en 2021 et 32 en 2020). Il y a eu 13 jours avec des températures supérieures à 30°C, contre aucun en 2021 et 12 jours en 2020", analyse Sciensano.La surmortalité touche plus particulièrement les femmes, avec 2.114 décès supplémentaires (10,6% de surmortalité), dont 1.436 chez les 85+ ans. (14,1% de surmortalité). "C'est très élevé par rapport à ce qu'on a l'habitude d'observer et c'est visible dans les chiffres des trois régions", note encore Sciensano. L'Institut de santé publique ne dispose cependant pas encore des causes de décès spécifiques, de ce fait il n'est pas possible d'identifier la chaleur comme la cause prouvée de la surmortalité.Par ailleurs, 1.098 décès associés au Covid-19 ont été rapportés cet été. La période estivale correspond avec la 7e vague épidémique en Belgique (début le 30 mai). Le pic des décès Covid-19 pendant la 7e vague correspond à la semaine du 18 juillet, la plus chaude durant le deuxième épisode de chaleur. Ces décès Covid n'expliquent toutefois pas à eux-seuls la surmortalité de l'été 2022.