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Cette analyse porte sur les 268 patients qui ont participé à l'étude PROUD et qui ont été randomisés au hasard dans le bras de traitement différé et n'ayant donc pas reçu initialement le traitement préventif. Au sein de ce groupe, on constate que 21 personnes ont contracté le virus du VIH au cours du suivi de un an ce qui équivaut à une incidence très élevée du VIH de 8,8%. Mais les investigateurs ont constaté que l'incidence variait en fonction des facteurs de risque présentés par les participants à l'entrée de l'étude.Il est important de noter que les MSTs n'affectant que la zone oro-pharyngée ou le pénis ainsi que la pratique de relations anales actives sans préservatif n'étaient pas associées à un risque accru d'infection patente par le VIH ce qui suggère que les critères d'éligibilité à la PrEP en urgence devraient se concentrer sur les MSTs rectales ainsi que sur la syphilis. D'autres facteurs de risque augmentent aussi l'incidence du VIH comme la pratique du chemsex, la réalisation antérieure de nombreux tests de dépistages du VIH, le suivi antérieur d'une PrEP avorté ou un travail à plein temps mais ils n'atteignent pas le seuil de significabilité statistique. Comme on peut le constater, la plupart des facteurs de risque mis en évidence lors de cette analyse, qu'ils soient significatifs ou non pour une infection par le VIH, se retrouvent bien dans les recommandations de mise sous PrEP mais un nombre important de relations sexuelles anales passives sans préservatif, une syphilis ou des infections rectales par chlamydia ou gonocoque diagnostiquées depuis moins de trois mois sont des situations qui traduisent l'urgence d'un placement sous PrEP. Ces patients présentant un risque significativement élevé de déclarer une infection par le VIH, ils sont donc prioritaires pour la PrEP.Réf: White E. et al. BM Journals: Sexually Transmitted Infections, mise en ligne direct sur le site, 27/03/2019.