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Quand le COVID-19 influe sur le cours d'une grande étudeDans le cadre de l'étude HPTN 083, 4600 HSH, gays ou bisexuels, ainsi que des femmes transgenres ayant des relations sexuelles avec des hommes (12% de l'ensemble) ont été recrutés aux USA et à travers le monde pour recevoir, dans le cadre de la PrEP, soit une injection intramusculaire de cabotégravir tous les deux mois + des comprimés factices quotidiens d'emtricitabine/TDF, soit une dose orale quotidienne d'emtricitabine/TDF + une injection intramusculaire factice de cabotégravir tous les deux mois. La période de suivi était de 48 semaines.L'étude, débutée en novembre 2016, devait se terminer après 3 ans. Mais, dans sa phase finale, 11 des 43 centres de l'étude ont été contraints de fermer à cause de la pandémie de COVID-19. Dès avril 2020, les investigateurs se sont tournés vers le Data, Safety and Monitoring Board (DSMB) de l'essai pour évaluer s'il était possible de mettre fin à l'étude en utilisant un seuil de "non infériorité" pour évaluer l'efficacité du cabotégravir plutôt que celui de "supériorité" initialement prévu. Après examens des données en aveugle que seul le DSMB est habilité à connaître, le comité a déclaré que cette modification était non seulement possible mais que les résultats, en l'état, concernant le bras cabotégravir étaient si convaincants que tous les participants devaient, s'ils le désiraient, passer à la formulation longue durée de la PrEP et donc au cabotégravir en injection intramusculaire tous les deux mois.Vers un changement de paradigme pour la PrEPCe que les membres du DSMB ont découvert en analysant les données disponibles de l'étude HPTN 083 était exceptionnel. Dans le groupe cabotégravir, 12 personnes ont été infectées par le VIH vs 38 dans le groupe traité par PrEP orale traditionnelle associant TDF et emtricitabine. Cela équivaut à une incidence annuelle de contamination par le VIH de 1,21% pour le groupe sous PrEP orale traditionnelle vs 0,38% pour le groupe sous cabotégravir ce qui signifie qu'il y a eu 69% de séroconversions en moins dans le bras injectable. Les injections ne sont cependant pas sans effets secondaires.En effet, 80% des participants du groupe injectable rapportent des douleurs ou une sensibilité au niveau du site d'injection vs 30% pour les participants ayant reçu une injection placebo ce qui lie bien les plaintes à la molécule injectée. Cependant, seuls 2% des participants recevant une injection de cabotégravir ont interrompu le traitement pour cause de cet effet secondaire. Les résultats et analyses complètes de cette études seront vraisemblablement présentés lors d'une prochaine conférence internationale mais, selon les investigateurs, les premières évaluations sur base de ces résultats préliminaires laissent à penser que la PrEP par injection IM de cabotégravir tous les 2 mois serait, au final, supérieure à la PrEP traditionnelle et pas seulement "non inférieure" mais, pour confirmation, encore un peu de patience!Réf: Communiqué de presse émanant du laboratoire ViiV consultable sur le site https://viivhealthcare.com