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Pour mener à bien cet essai, les investigateurs ont puisé dans leur vivier de 846 patients sous PrEP pour inclure 189 patients (22%) afin de recevoir une prophylaxie DoxyPEP. Tous ces patients étaient des HSH, âgés de 40 ans en moyenne, et présentaient un profil à très haut risque pour les IST. La durée moyenne du suivi de ces patients était de 484 jours depuis l'initiation de la PrEP, et de 257 jours depuis la mise sous prophylaxie DoxyPEP. Le principal critère d'évaluation de l'étude était l'évolution de l'incidence de trois principales IST entre la période sous PrEP et la période sous PrEP et DoxyPEP. Pour chlamydia, on passe d'une incidence de 31,8 pour 100 personnes/année à 8,53 (p=0,0001) Pour la gonorrhée, on passe de 41,7 pour 100 personnes/année à 26,6 (p=0,0228)Pour la syphilis, on passe de 21,6 pour 100 personnes/année à 2,52 (p=0,0001) L'analyse des cultures positives pour la gonorrhée montre la présence de résistance aux tétracyclines pour 23% de celles réalisées sous DoxyPEP, ce qui est statistiquement similaire aux 42% de résistance aux tétracyclines objectivées au sein du groupe sans prise de DoxyPEP, la valeur de p étant ici de 0,2. Le dernier point intéressant de cette étude concerne l'évaluation de la tolérance au traitement. Sur toute la période de suivi, seuls cinq patients sous DoxyPEP ont interrompu le traitement. Pour deux d'entre eux, il s'agit d'effets secondaires. Pour deux autres, la raison de l'arrêt est liée à une nette diminution de leur prise de risque sur le plan sexuel. Enfin, le dernier patient a dû interrompre le traitement pour raisons médicales. Au final, ces données montrent bien qu'en conditions de vie réelle, la stratégie de prophylaxie DoxyPEP est à la fois efficace pour limiter l'incidence des IST et bien tolérée dans son ensemble. Réf: Palacios R. et al. Présentation orale 025, HIV Glasgow 2024.