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STAT est une étude de phase IIIb, multicentrique, ouverte, ne comportant qu'un seul bras, d'une durée totale de suivi de 48 semaines et menée exclusivement aux USA auprès d'un groupe de 111 patients naïfs de tout traitement antirétroviral. Elle a évalué la thérapie duale associant dolutégravir et lamivudine en un seul comprimé administrée en première ligne dans le cadre d'une stratégie de mise sous traitement rapide de plus en plus utilisée dans la pratique quotidienne, le Test and Treat. Dans ce cadre, le traitement est initié endéans les 14 jours qui suivent le diagnostic de VIH avant que l'état de co-infection par le virus de l'hépatite B, la fonction rénale et les tests de résistance ne soient disponibles. Dolutégravir/3TC en Test and Treat: résultats sur le plan virologique A mi-parcours de l'étude, soit 24 semaines, 92% des patients ont atteints une charge virale < 50 copies/ml, ce compris les participants passés à un traitement antirétroviral alternatif. Huit patients sont dans ce cas. Pour 5 patients, il s'agit de la mise en évidence d'une co-infection par le virus de l'hépatite B et, pour un patient, il s'agit de la découverte d'une résistance de base à la lamivudine. Les données à 24 semaines pour ces patients particuliers montrent que tous présentent une charge virale indétectable ce qui signifie que l'initiation par la thérapie duale, dolutégravir/3TC, n'a en rien compromis les résultats virologiques.Une autre donnée intéressante montre que 87% des patients traités durant 24 semaines par dolutégravir/3TC en continu, sans passage vers un traitement antirétroviral alternatif, présentent une charge virale < 50 copies/ml.Enfin, tournons-nous vers un groupe particulier de patients, ceux qui présentaient une charge virale, à l'inclusion, supérieure à 1.000.000 copies/ml. A la semaine 24, 80% de ces patients avaient atteint l'objectif d'une charge indétectable.Sécurité d'emploi et suivi thérapeutique A 24 semaines, 15 patients ont interrompu l'étude (11%): 12 ont été perdus de vue ou ont retiré leur consentement au traitement et 3 en raison de décision du médecin responsable.Le traitement a été bien toléré dans son ensemble. Seul 2% des patients ont présenté des effets indésirables de grade 2 à 5 et 2% des effets indésirables graves soit un total de 4 patients sur l'ensemble de la cohorte.Au final, ces résultats partiels soutiennent l'utilisation du traitement dual associant dolutégravir et lamivudine dans le cadre de la stratégie Test and Treat de mise sous traitement rapide. Surtout, ils apportent la preuve que le traitement peut être initié sans données concernant la co-infection par l'hépatite B ou le niveau de résistance de base et que les ajustements thérapeutiques peuvent être faits plus tard sans pour autant compromettre les résultats virologiques.Réf: Rolle C.P. et al. ACTVIH 2020.