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Il s'agit d'une étude rétrospective, longitudinale et observationnelle menée auprès de 1695 personnes victimes d'une agression sexuelle ayant consulté le service des urgences d'un grand centre hospitalier de Barcelone entre 2006 et 2015. Parmi ces personnes, 883 répondaient aux critères pour une mise sous prophylaxie post-exposition. Pour évaluer le niveau de suivi de cette procédure, des visites de contrôle ont été programmées aux jours 1,10,28,90 et 180 en ambulatoire. L'âge médian des participants était de 25 ans et 93% étaient des femmes. L'intervalle médian entre l'exposition et la consultation aux services des urgences était de 13h. Le niveau de risque de contamination par le VIH était très élevé chez près de 1 participant sur 2. Au sein du groupe de 883 personnes placées sous prophylaxie post-exposition, le taux de participants qui se sont présentés pour la visite de contrôle à J28, critère principal d'évaluation, était de seulement 38%. Intéressant et décevant de noter que dès la première visite de contrôle à J1, seuls 63% se sont présentés à la visite de contrôle et 15% ont déjà arrêté le traitement, majoritairement pour des raisons d'effets secondaires gastro-intestinaux. A J90, seuls 30% de participants sont revenus pour le test VIH. Une seule séroconversion a été observée et elle concerne un HSH. En conclusion, de nouvelles stratégies devraient être mise en place pour améliorer la rétention et le suivi du traitement prophylactique post-exposition en cas d'agression sexuelle à haut risque de contamination par le VIH ainsi que de nouveaux schémas thérapeutiques mieux tolérés pour contourner les nombreux cas d'abandon pour mauvaise tolérance.Réf: Inciarte A. et al. HIV Medicine 2020;21(1):43-52.