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La liste des méfaits de la pollution atmosphérique ne cesse de s'allonger. Et selon des chercheurs français, elle affecterait aussi le cycle menstruel. Les résultats de leur étude sont en tout cas cohérents avec ceux de précédents travaux révélant que l'exposition aux particules fines peut perturber l'axe dit hypothalamo-hypophysaire-ovarien qui contrôle le cycle menstruel.Les scientifiques ont recueilli les urines de 184 femmes qui n'utilisaient pas de contraception hormonale au moins une fois tous les deux jours durant un cycle menstruel complet. A partir de ces échantillons, un métabolite de la progestérone a été dosé afin d'évaluer la durée des phases folliculaire et lutéale du cycle et ainsi déterminer le jour correspondant à l'ovulation.Ces dosages hormonaux ont ensuite été mis en relation avec les niveaux de pollution atmosphérique (dioxyde d'azote et particules fines ou PM10) auxquels les femmes ont été exposées durant les 30 jours précédant leur cycle.Rémy Slama et ses collègues ont observé une association entre la concentration de particules fines dans l'air et la durée de la phase folliculaire du cycle, cette dernière tendant à augmenter avec les niveaux de pollution. Chaque augmentation de 10 µg/m3 de la concentration en dioxyde d'azote et en particules fines ou PM10 dans l'air sur la période de 30 jours avant le cycle considéré est associée à une hausse de durée de la phase précédent l'ovulation d'environ respectivement 0,7 jour et 1,6 jours. En revanche, la durée de la phase lutéale, qui suit l'ovulation, et la durée totale du cycle menstruel ne sont pas modifiées.Selon l'étude, l'ovulation serait donc retardée d'au moins une journée en cas d'augmentation des niveaux de pollution aux particules fines. Toutefois, les auteurs ne se prononcent pas quant à un éventuel impact de l'allongement de la phase folliculaire sur la fertilité féminine.(référence : Environmental Pollution, 16 novembre 2019, doi :10.1016/j.envpol.2019.113605)