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Le nez est une porte d'entrée du SARS-CoV-2 et la protection commence au niveau des cellules épithéliales nasales. Toutefois, jusqu'à présent, on connaissait mal l'impact des corticostéroïdes intranasaux sur la sévérité de l'infection due au coronavirus. Un aspect qu'a voulu approfondir une équipe de la Cleveland Clinic.Les chercheurs ont utilisé les données du registre de recherche Covid-19 de la clinique, ce qui leur a permis d'inclure et de suivre 72 147 participants testés positifs, âgés de 18 ans et plus, traités avec ou sans corticothérapie intranasale avant infection par le SARS-CoV-2.Au sein de cette cohorte, 10 187 (14,1%) participants utilisaient des stéroïdes en spray nasal avant l'infection, 12 608 (17,5%) ont été hospitalisés, 2 935 (4,1%) ont été admis en unité de soins intensifs, et 1 880 (2,6%) sont décédés à l'hôpital.Les chercheurs ont découvert que, par rapport aux non-utilisateurs, les utilisateurs de corticostéroïdes intranasaux étaient 22% moins susceptibles d'être hospitalisés, 23% moins d'être admis à l'unité de soins intensifs et 24% moins de mourir de Covid-19 pendant leur hospitalisation. Ces résultats ont été reproduits dans les analyses de sensibilité où les patients sous corticostéroïdes inhalés et ceux atteints de rhinite allergique ont été exclus. Même après ajustement pour le nombre d'éosinophiles sanguins de base (mesuré avant le dépistage du SARS-CoV-2) dans un sous-ensemble de 30 289 personnes, l'effet bénéfique de la corticothérapie intranasale était significatif."Notre étude confirme l'importance du nez dans l'infection par le SARS-CoV-2," déclare le Dr Joe Zein. "Utiliser des corticostéroïdes intranasaux peut aider à perturber cette passerelle."Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, cela ne suggère pas qu'il faille recourir aux corticostéroïdes intranasaux pour traiter ou prévenir la Covid-19 de quelque manière que ce soit.Cependant, sur la base de ces mêmes résultats et du fait que l'expression de l'ACE2, le récepteur protéique qui permet au coronavirus d'entrer dans les cellules et de propager la maladie, est la plus élevée dans la muqueuse nasale, on peut supposer qu'en supprimant la charge virale et l'expression des récepteurs dans le nez, l'utilisation de corticostéroïdes intranasaux peut être efficace contre une maladie grave. De futurs essais de contrôle randomisés sont nécessaires pour corroborer ce constat.(référence :Journal of Allergy and Clinical Immunology, 23 août 2021, doi : 10.1016/j.jaip.2021.08.007)